momies; des doigtiers d’un pouce environ de
longueur, dont on revêtait les doigts de celles-
ci; une tasse en or battu et estampé, assez
semblable à celles ou les Turcs boivent leur sorbet
, et chargée en dehors d’hiéroglyphes gravés
et de caractères dii même genre en ronde bossé
à l’intérieur; l’ame ailée incrustée de divers
émaux en mosaïque; neuf bagues et cachets, la
plupart lournâns , dont quelques-uns en or
massif, ornés de figures èt de signes hiéroglyphiques
profondément gravés ; plusieurs sont
dès scarabées et autres amulettes en lapis, en
cristal de roche èt amétyste, où son insculpés
dés hiéroglyphes. M. Drovetti me pérmit de
prendre des dessins et dès empreintes en ciré de
Ces cachets, dont deux portaient des cartouches
royaux. A j’aide de l’importante découvérte de
MM. Champollion, j’ai reconnu sur le premier
anneau le nom du roi Thoutmosis H, de la
xviil.6 dynastie, appelé Moeris par Hérodote ;
et sur le second anneau, celui de son successeur
Aménophis I.er Ces cachets sont très-probablement
les mêmes qui furent à 1 usage de ces
Pharaons; et la grande quantité dobjets en or
trouvés ensemble dans cet hypogée, fait conjecturer
que Memphis fut le lieu’ de la sépultufé de
ces princes. Comme il n’y existait point de
momies, il est à présumer que ces, divers objets,
disséminés saris ordre, avaient été cachés par
ceux qui avaient précédemment bouleversé ces
tombeaux, et qui n’avaient pu les en retirer
ensuite. M. Drovètti apprit même plus tard que
les Arabes qu’il avait employés dans cette recherche,
avaient soustrait beaucoup d’autres
objets de ce métal trouvés dans le même lieu.
Combien on doit s’étonner de la perfection du
travail de ces divers bijoux, lorsqu’on pense que
lès princes auxquels on ne peut douter qu’ils
aient appartenu, régnaient | l’un dix-sept cent
trente-six ans, et l’autre dix - sept cent vingt-
trois ans avant l’ère chrétienne !
Je trouvai un brig génois en charge pour
Marseille ; je voulus profiter de cette occasion
prochaine pour quitter l’Egypte avec M. Le-
toiy.ee, bien joyeux aussi lui de se rapprocher
de sa famille.
Le 28 octobre, je quittai M. Drovetti, qui,
jusqu’au dernier moment, me donna les marques
les plus affectueuses de son éxtrême obligéance,
et dont jè garderai un éternel souvenir. Nous
nous embarquâmes : on mit le pavillon dé départ
pour appeler le piloté , que nous attendîmes en