kryehs campés dans les ruines, qu’ils fréquentent
quelquefois. Nous avions en effet tout à redouter
de la rencontre de quelque paçti de ces Arabes,
qui étaient en révolte ouverte contre les Türcs.
Nos dromadaires, fatigués, ne nous auraient pas
permis de prendre la fuite; nous les déchargeâmes
avec précaution pour ne pas les faire crier. A
couvert des acacias dont nous étions entourés ,
nous nous couchâmes dans l’obscurité et en
siience pour y passer la nuit. Etendu sur mon
tapis, enveloppé dans une couverture, et la tète
sur une liasse de papiers, je dormis d’un profond
sommeil; mes Arabes firent à tour de rôle la garde
toute la nuit. A l’aube du jour, je nééveillai ;
tout reposait autour de moi. Je m’avançai de
quelques pas à travers les arbres, et je ne tardai
pas à distinguer les ruines de plusieurs temples.
Je ne pus tenir à la curiosité d’y courir aussitôt :
par-tout, sur le vaste espace qu’elles occupaient,
régnait la. plus silencieuse solitude; Le premier
objet qui attira mes regards, ce fut un temple
tout couvert de sculptures égyptiennes, avec
son pylône et un portique d’architecture gréco-
romaine mêlée d’ornemens égyptiens. Plus loin
étaient les ruines d’un autre grand temple, orné
de sculptures d’un beau fini, et précédé d’avenues
de sphinx; celles d’un quatrième monument,
plus petit; les traces à fleur de terre de plusieurs
autres édifices, et, à quelque distance,
celles d’une piscine publique. Enfin je reconnus
les ruines d’une antique cité, dont l’importance
était attestée par la nature des débris qui en
subsistaient encore, et par l’étendue de remplacement
qu’ils occupaient. Je m’empressai de
les parcourir dans tous les sens, portant de coté
et d’autre des regards avides, et tourmenté de
la crainte de n’avoir point assez de temps pour
examiner en détail cette foule d objets qui se
disputaient mon attention. Qu’est devenu, me
disais-je , ce peuple industrieux qui osa fonder
une ville, ériger des édifices somptueux, sur cette
terre aride, au milieu de ce désert, où aujourd’hui
le voy ageur ne trouve pas la moindre source
à laquelle il puisse se désaltérer; dans ces lieux
où les animaux sauvages eux-mêmes évitent de
fixer leur habitation?
Mes guides arrivèrent; et, pour ne pas nous
exposer à être aperçus par les Arabes rebelles,
au cas 0Ù4I en paraîtrait, nous établîmes notre
résidence dans le temple de l’ouest ; les chameaux,
cachés au milieu des acacias, né pouvaient déceler
notre retraite. Seul, avec deux de mes gens,, je