imposture. Cet homme, tout tremblant, ramassa
à terre dès graviers de la grosseur d’un haricot,
et, les montrant au prince, il iui dit que, lors de
la saison des pluies, ils en trouvaient quelquefois
des morceaux de ce volume, dans les ereux qui
existent dans le lit ou sur les bords des torrens;
mais qu’en général ils se procuraient ce métal
en poudre, par le lavage des sables dans les jattes
que nous avions vues, II indiqua divers endroits
réputés dans le pays pour être les plus favorables
à ce genre de recherches. Ismâyl remit au
lendemain à les visiter. Le 23 janvier, le chef
nègre nous conduisit sur un autre point du torrent
d’Abqouigui. D’après mon conseil, le pacha fit
conduire avec nous quelques autres nègres ,
afin de voir de quelle manière ils s’y prenaient
pour le lavage des sables. Nous passâmes là les
trois quarts de la journée en recherches, et elles
ne furent pas plus fructueuses que les précédentes ;
mais je ne vis pas sans beaucoup d’intérêt l’intelligence
que nos nègres mettaient dans leurs
opérations, et la dextérité avec laquelle ils maniaient
leurs sébiles ou creusaient des puits en
se servant de simples pieux de bois : le fer, trop
rare et trop cher chez eux, n’était employé que
pour des outils à fendre, ou pour faire quelques
objets de parure, tels que bagues et bracelets.
Le 24, le chef nègre proposa de nous mener
dans un autre lieu plus éloigné, d’où les indigènes
retiraient aussi de l’or. Le pacha y consentit;
mais il résolut de faire d’une pierre deux coups,
c’est-à-dirè, de profiter de l’occasion pour tenter
de prendre encore quelques nègres. En conséquence,
il prit avec lui quatre cents hommes
de cavalerie, les seuls qui fussent encore propres
à faire un bon service, et nous nous dirigeâmes
dans le nord-est. Les prisonniers qui devaient
nous guider dans nos recherches, avaient le cou
emboîté dans des fourches de bois, dont l’extrémité
était tenue par des Turcs à cheval (pl. H et III,
vol. l). Césmalheureux, meurtris par les secousses
que leur donnaient leurs farouches conducteurs,
auraient préféré la mort à ce traitement cruel :
dans leur désespoir, ils se jetaient par terre, et,
s’obstinant à ne plus marcher, demandaient
comme une faveur qu’on leur ôtât la vie. Mais
leurs bourreaux, loin d’éprouver quelque émotion,
les frappaient à coups de plat de sabre,
jusqu’à ce qu’ils se remissent sur pied.
Le sol ne présente qu’une, suite de coteaux
couverts d’arbres divers ; parmi lesquels je
distinguai une espèce de sycomore : portant