Tout ce sujet est historique ; il montre un roi
triomphant par la force. Des sujets analogues se
retrouvent souvent sur les pylônes des monu*
mens d’Egypte. Au-dessous de celui-ci sont
sculptés sept vases de Canope, couverts <l’une
tête comme de coutume ; mais ce que je n’ai
encore vu qu’ici, ce sont deux hras liés ensemble
et qui sortent de chaque vase *. Sur la partie
gauche du pylône, est représenté un sujet de la
même composition et avec les mêmes accessoires
que le précédent : mais le personnage principal
est une femme, que la richesse de son costume,
et sa coiffure ornée des insignes du pouvoir,
font reconnaître pour une reine. «Cette particularité
est une nouvelle - preuve qu’en Ethiopie,
lesifemmes jouissaient de prérogatives quelles
n’avaient point en Egypte et dans la basse Nubie,
où, sur les édifices, des représentations de ce
genre ont toujours des hommes pour acteurs
principaux. Quelques caractères hiéroglyphiques
accompagnaient ces sculptures : mais, lors même
que j’aurais eu le temps de les copier, leur état
d’oblitération ne m’eût pas permis de le faire avec
* J’ai brisé plusieurs fois de ces vases de Canope, trouvés dans
les tombeaux, et j’y ai reconnu des portions d’intestins enveloppées
dans une masse de baume.
l’exactitude désirable. Le dessus de la porte est
orné de disques ailés, enlacés de serpens, et de
frises formées de serpens vus de face. Dans l’une,
ces reptiles portent le disque sur la tête ; cette
décoration symbolique est commune‘dans les
monumens de l’Egypte. Deux bordures arrondies
régnent sur chaque montant de la porte. Celles
qui semblent supporter la seconde corniche ,
ont à leur extrémité des embases terminées en
pointe, qui indiquent une corruption du vrai
style égyptien.
Les sculptures des faces latérales du temple
{voy. pl. XVII) représentent une famille royale :
le style Çn est lourd, les figures étant excessivement
grosses. Ces figures sont remarquables par
l’extrême richesse de leur costume, qui, pour
plusieurs, a beaucoup d’analogie avec celui que
j’ai décrit en parlant d’Assour : elles portent sur
une épaule une espèce de manteau, que je cCois
être un attribut distinctif des familles royales
d Ethiopie ; il paraît être formé de longues touffes
pendantes attachées à une large bande; des cordons
à glands descenderitsur leur longue tunique.
Divers personnages ont des colliers de grosses
baies sèches : j’ai remarqué que les femmes ont
en général, dans ces sculptures, les ongles des
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