fîmes une pause. Un instant après, nous vîmes
arriver quatre Arabes montés sur des chameaux ,
qui venaient d’Ouâdy-Halfah et se rendaient à
Sélimeh pour y prendre du sel. Nous fîmes route
ensemble ; et après quatre heures de marche,
nous pénétrâmes dans des gorges formées par
de petites montagnes. II était nuit close, et l’obscurité
empêchait nos guides de reconnaître la
direction qu’il fallait prendre : dans la crainte de
trop nous égarer, nous prîmes le parti, à neuf
heures du soir, de rester où nous nous trouvions.
Le 27 , à cinq heures, après avoir erré une
'heure et demie à l’aventure à travers un grand
nombre de petits monticules de grès, notre
guide parvint à nous remettre sur la voie. A
onze heures, nous débouchâmes sur d’immenses
plaines où le chemin était indiqué de distance en
distance par des troncs d’arbres pétrifiés, d’un
mètre plus ou moins de longueur, que les Arabes
ont plantés en forme de jalons. A midi, nous
nous arrêtâmes dans un lieu où abondaient ces
bois pétrifiés, dont il était difficile de distinguer
l’espèce; j’y reconnus beaucoup de palmiers.
Quelques-uns de ces fossiles sont d’un volume
assez considérable ; le plus long que j’aie mesuré
avait 5 mètres [15 pieds et demi] de longueur.