nium ou palais cPOsymandias, représente l’assaut
d’une citadelle. Ce ne fut pas sans beaucoup de
temps et de peine que je parvins à en démêler
les détails un peu confus, el à les retracer avec
exactitude. II est sculpté en relief dans le creux*
(voy. vol. H, pl. LXXHI, fig. 1). Le personnage
principal est Ramsès 'VI, vulgairement
connu sous le nom de Sésostris. Ce célèbre
conquérant, à la tête d’une poignée des siens,
poursuit une armée qui plie devant lui, quoiqu’elle
soit infiniment supérieure en nombre:
debout sur son cbar, il est sur le point de décocher
une flèche ; quatre de ces traits ont déjà
percé l’étendard en lotus placé sur la forteresse
qu’il assiège. Les chevaux de son char, richement
enharnachés, culbutent dans leur course rapide
un char ennemi ; un second char se voit dans le
lointain. Parmi les guerriers du roi d’Egypte, il y
en a qui portent les cheveux côurts; d’autres les
ont nattés en longues tresses**. Leurs adversaires
ont les cheveux très-longs et noués derrière la
* Une partie de ce même sujet fut gravé dans la Description
de l’Egypte (vol. II, A n t. pl. X XXI) ; mais l’âuteur n’ayant j>u
achever suffisamment son dessin sur les fieux , if en est résulté des
différences que l’on pourra remarquer.
** On doit supposer qu’eîfes sont postiches, à en jugër-par celles,
qui ont été trouvées dans les tombeaux.
nuque; ils sont vêtus de longues chemises et de
petits manteaux ^plusieurs sont percés de flèches
et foulés aux pieds des vainqueurs. Au milieu
de la mêlée, deux chefs de corps, places sur
le premier plan, ont chacun devant eux une
légende hiéroglyphique ; ils viennent de terrasser
deux ennemis , dont I un, déjà percé
d une flèche, est saisi par les cheveux, et qui
vont l’un et l’autre recévoir le coup fatal. Plusieurs
personnages, vraisembablement des prisonniers,
ont le poing droit coupé. Une femme
paraît dans une attitude suppliante; enfin, des
enfans semblent être chargés de provisions
de bouche, et conduisent un bison. A travers
le champ de bataille, on voit courir un animal
que je crois être un chien. A quelque distance
de là, s’élève la citadelle; les inégalités de sa
base indiquent qu elle était assise sur un rocher* ;
elle consiste en une grosse tour flanquée de trois
plus petites : les assiégés s’y défendent avec des
flèches, des lances et par le jet de pierres rondes
ou boules de métal; deux caisses de ces derniers
projectiles sont posées sur la grande tour, qui
porte le lotus pour pavillon. Au pied de la for-
* Telles étaient celles d’el-Kâb et cFel-Karmel, que j’ai citées en
parlant de la province,de Rebâtât.