boutons d’ivoire, de bracelets en ivoire ou en
fer, et de bagues, aussi en fer; lorsque lesenfans
parviennent à l’âge de puberté, on leur arrache
íes quatre dents incisives inférieures; ces dents,
d’après la façon de voir de ces nègres, sont inutiles
et déparent la figure : hommes et femmes se
rasent la tète ; ceiïes-ci épilent tout le reste du
corps de leurs maris, qui ïeur rendent réciproquement
le même service. Un homme peut prendre
autant de femmes qu’il peut donner de boeufs ou
de vaches. Le jour des noces, les nouveaux
époux ont soin de se barbouiller le corps et la
figure d’une grande quantité de graisse, ce qui
leur fait bientôt exhaler une puanteur insupportable
: ce n’en est pas moins à leurs yeux un cosmétique
très-recherché, et qui ne blesse nullement
leur odorat. Ils sortent de la cabane conjugale,
couverts d’une couche suifeuse très-épaisse, et
vont s’exposer au soleil pour la faire fondre et se
frotter. Ces frictions font íes délices des nègres,
du Dinka, et ils se procurent cette jouissance le
plus fréquemment qu’ils le peuvent : ils prétendent,
ce qu’on peut croire aisément, qu’elles
sont fort salutaires à leur santé; mais c’est aussi
quoique Venise ne soit pas le seul pays où cet article se fabrique.
Nous devrions e'crire compteries.