bestiaux , chameaux, et en dromadaires qu’y
conduisent les Arabes Bychâryyns, qui en sont
peu éloignés. J ’allai voir le gouverneur, chez qui
je trouvai M. Linan. Nous avions résolu d’alier
ensemble à Goss-Redgeab : mais les Bychâryyns
révoltés n’étaient qu’à six heures d’Ad-Dâmer;
nous vîmes un Ababdeh, blessé d’un coup de
lance, à qui ils venaient de voler son chameau
et tout ce qu’il possédait. II fallut donc renoncer
à notre projet.
M. Linan se rendait comme moi à Barbar;
nous fîmes route ensemble. Après avoir suivi
pendant trois lieues les bords de l’Atbarah, qui
se dirigeait dans l’est quelques degrés sud, nous
le traversâmes : son lit avait ici quatre cents pas
de largeur, et Feau qui y coulait en ce moment
n’avait que 15 à 30 centimètres de hauteur. Ses
berges peu élevées sont couvertes d’acacias, de
nebkas et de quelques doums, qui y végètent
vigoureusement. Cette rivière reçoit aussi le nom
Sel-Mokada, comme venant de F Abyssinie ;
celui de son embouchure ou confluent est el-
Moqrân*, L’Atbarah est la ligne de démarcation
* B rute et Burckhardt ont indique' sur leur carte une rivière de
ce nom , qui n’exista pas. Ce mot moqrân est i’e'quivalent de celui
de confluent on jonction j èt ces voyageurs, n’en connaissant pas
entre la province de Chendy et celle de Barbar :
il était autrefois un des confins de File de Méroé.
Sur la rivé septentrionale de cette rivière, des
arbres touffus, mariant leurs rameaux, forment
des bocages délicieux ; nous nous reposâmes une
heure à l’ombre de ces toits de verdure. Le soir,
nous couchâmes au village de Kennour, à peu de
distance du fleuve.
Le 7, continuant notre route, nous arrivâmes
à el-Mekheyr, chef-lieu de la province de Barbar.
Je fus étonné de ne pas y trouver M. Letorzec,
qui, me dit-on, en était déjà parti depuis six
jours. II lui tardait de respirer Fair de FÉgypte;
rien ne pouvait l’arrêter.
le sens, l’auront applique' à quelqu’un des torrens qui viennent
grossir cette rivière. On ne connaît que le Sitit qui joigne ses eaux
à celles de I Atbarah , a 3 degres au-dessus de son embouchure.
III. 12