C H A PIT R E X L V II.
Départ pour Djébei-Ardân.— Vallée du veut de Thèbes.— Arrivée
aux temples de Naga. — Ensemble de ces ruines. — Temple de
l’ouest; costume remarquable de ses sculptures. — Edifice de
styïe gréco-romain. — Grand temple de l’est.— Petit temple de
i’est.— Autres tem ples, et débris de monumens.— Emplacement
d’une ville antique.— Rapport sur d’autres ruines plus au sud.
A v a n t de quitter' Chendy, j’avais à visiter
les antiquités dé Naga au Djébei-Ardân et celles
d’el - Meçaourât. Le cheykh Sahâd mit beaucoup
d’obligeance à me procurer des guides et
des dromadaires pour faire cette excursion, qui
présentait quelques dangers, à cause de la rébellion
des Arabes. II fut convenu que M. Le-
torzec, qui entrait en convalescence, resterait
encore quelques jours à Chendy, puis se rapprocherait
de l’Egypte en se dirigeant à petites
journées sur Barbar et Robâtât, où je devais te
rejoindre. Le 21 au soir, accompagné de deux
guides et de deux domestiques, je partis pour
Djébél-Ardân, lieu le plus éloigné. Nous allâmes
coucher à cinq quarts de lieue dans le sud-ouest
de Chendy, au petit village d’Ardân, qui est
ordinairement le point de départ pour le désert
du même nom. Je fis charger seize outres d’eau,
sur trois chameaux.
Le 22, à six heures un quart, nous nous dirigeâmes
dans le sud quelques degrés, ouest, sur
une vaste plaine où végétaient de petits acacias.
Au bout de deux heures, nous trouvâmes
quelques petits monticules de grès ; les fragmens
qui s’en étaient détachés couvraient le sol, et
rendaient pénible la marche de nos chameaux.
Ici la rencontre d’un troupeau de chèvres nous
procura l'agréable occasion de nous désaltérer
avec leur lait. A onze heures nous atteignîmes
plusieurs montagnes éparses; et laissant à peu
de distance sur la gauche d’autres montagnes qui
semblent se diriger d’abord est et ouest, puis
nord et sud, nous entrâmes dans une vallée où
nous laissâmes reposer nos chameaux durant
deux heures. Cette vallée, m’apprit-on, se nomme
Ouâdy Aouâ-Têbes [la vallée du vent de Thèbes].
Dans l’ouest, des montagnes isolées dominaient
sur la plaine ; la chaîne que nous longions à l’est
s’étend dans le sud. A sept heures, nous-arrivâmes
près de l’extrémité sud de la montagne, où mes
guidesme dirent qu’étaient les antiquités. II faisait
nuit : ceux-ci ne jugèrent pas prudent d’avancer
davantage, dans la crainte de trouver des Chou