égyptienne qui passa en Éthiopie sous le règne de
Psammitiehus, civilisa cette contrée^ et les ha-
bitans adoptèrent les moeurs égyptiennes : alors
on y éleva des monumens tout-à-fait égyptiens ;
tels sont ceux deBarkal, de l’île de Méroé en
partie ; car, dans cette dernière contrée, on en
remarque plusieurs, à Naga par exemple, et
a u x pyramides d’Assour, qui, comme je l’ai fait
observer ailleurs, offrent les caractères du goût
purement éthiopique, par les formes lourdes,
Fembonpoint et le costume des personnages,
sans remonter »peut-être à une époque bien antérieure
à Férection des autres. Plusieurs temples
de la Nubie moyenne, dont le principal est celui
de Soïib , appartiennent aux anciens Pharaons ;
quant à la plupart de ceux de la haute Nubie,
à BarkaI et dans l’île de Méroé, et qui portent
def sculptures, on doit leur assigner une date
.plusrécente. Mais quelque incontestable que soit
la haute antiquité de divers monumens dont les
ruines subsistent encore en Éthiopie, et parmi
lesquels il faut mettre au premier rang le grand
temple d’Assour et ceux de Sôbah, on ne saurait,
j’en conviens, affirmer d’une manière positive
quils furent bâtis avant que les Égyptiens eussent
connu Fart de construire de grands édifices et de
les décorer de sculptures et de caractères hiéroglyphiques.
Cependant, je le demande, est-il
probable que, dès l’enfance de Fart, on eût
employé, comme plus tard en Égypte, d’énormes
blocs de pierre à la construction d’édifices consacrés
au culte d’un peuple qui aurait fait les premiers
pas dans la civilisation? Ce peuple pouvait-il
avoir déjà à sa disposition les moyens et les ins-
trumens nécessaires pour tailler le granit? Les
premiers mpnumens des Éthiopiens, comme
ceux qu’ils élevèrent depuis, étaient donc en
petits matériaux; et le peu de résistance qu’ils
opposaient aux intempéries du climat ne leur a
point permis de traverser les siècles, ni même
de nous laisser des traces de leur existence.
L’Écriture dit que les anciens Egyptiens
échappèrent à une catastrophe diluvienne, en se
sauvant sur les montagnes granitiques dans les
régions supérieures des fleuves : quelque vague
que soit ce document, il présente un caractère
de vérité sous le rapport géologique. J ’ai observé
qu’à Sôbah le grès disparaît; le terrain est souvent
de transport : plus on s’élève dans le sud, plus le
sol décèle son caractère primitif* ; il est unique*
A Sennâr, malgré toutes les recherches , fe pacha ne put faire
faire de la chaux , faute de pierre calcaire,.