domine le fleuve et où l’on voit íes ruines d’un
ancien château construit en pierres brutes: ies
Arabes, sur ies restes de ses anciennes murailles,
en ont élevé d’autres en briques cuites et en
observant le même plan incliné ; c’est dans
ce château que les habitan s conservent leurs
récoltes.
En arrière de cette forteresse, au,nord, sur
ce même rocher, on voit les ruines de mqrs
d’enceinte d’une grande étendue, qui devaient
sans doute renfermer l’ancien village. Les murailles
de ces constructions, en pierres sèches
et brutes, ont jusqu’à 2 mètres 50 centimètres
[7 pieds et demi ] d’épaisseur. La position naturelle
de ce château est avantageuse. J’en pris
une vue (voy. vol. I, pi. LX X V ). Avant l’expédition
dTsmâyl, les habitans d’el-Kâb, souvent
en guerre avec ïesChaykyés, avaient dû plusieurs
fois à cette forteresse la conservation de leurs
récoltes et de leurs animaux. Elle appartient à
la province d’el-Monassir : les Arabes y habitent
sous des cabanes de paille, éparses, les unes
près du fleuve et les autres sur le rocher. Nous
prîmes ici un jour de repos.
Le 20, à sept heures et demie, nous continuâmes
notre route sur une plaine, à un quart
et un demi-quart de lieue du fleuve, qui court
dans le sud-ouest. A une heure, nous étions en
face de Cherri, grande île couverte de rochers
élevés et en partie déserte. J ’abandonnai ici un
de mes chameaux * qui mourut sur la route. A
quatre heures , nous nous arrêtâmes à Dak-
chaleh, lieu qui consiste en quelques cabanes de
paille où végètent de pauvres Arabes qui paraissent
devoir au fleuve leurs chétifs moyens
d’existence. Toute cette partie du pays présente
l’aspect de la misère. En face, à quelque distance
de l’autre rive, est la montagne d’Asmà.
Le 21, à six heures, nous suivîmes les bords
du Nil par un mauvais chemin, entre une multitude
de rochers granitiques. Au bout d’une
heure, ce chemin devenant tout-à-fait impraticable
pour nos chameaux, nous nous en écartâmes
d’environ un quart de lieue; et là encore
les masses de granit dont le sol était toujours
hérissé, rendaient notre marche extrêmement
pénible. Nous passâmes en vue de deux îles,
Aous et Kamsab, qui sont presque entièrement
désertes ; sur la première domine une petite
montagne. Le Nil se montre souvent obstrué de
rochers. A 11 heures, nous fîmes halte à Salmi,
hameau composé de quelques cabanes d’Arabes
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