sont marécageux et il y croît beaucoup de lotus
et diverses plantes. Sur la plage à droite, des
pâtres, en gardant leurs troupeaux, se divertissent
à lutter entre eux ; plus haut d’autres
pâtres arrêtent un malfaiteur, qui a déjà la corde
au cou. La campagne est couverte de très-grands
arbres, dont les fruits ont été recueillis dans des
corbeilles ; des coffres semblent contenir aussi
des productions de la terre. Le fleuve se sépare
en deux branches* et forme une île; à droite et
à gauche, de gràndes barques à voiles naviguent
en remontant. Les deux branches, se réunissant
ensuite, tournent immédiatement vers l’est. En
faCe de File est l’orifice d’un canal de dérivation
revêtu en maçonnerie, qui traverse les terres en
droite ligne et va aboutir à un réservoir où
croissent des lotus. Les rives de ce bassin et
celles du canal sont plantées de grands arbres
symétriquement alignés en avenue : l’uniformité
de leur feuillage fait présumer qu’ils étaient
taillés. En face du bassin est un grand temple
. * Ceüe de dessous continue en ligne droite; l’autre prend une
direction qui, suivant le'plan du dessin , court vers l’est et ensuite
au sud-est. Cette circonstance, jointe à l’absence du palmier, ¡arbre
que l’on ne voit nulle part dans ces campagnes , me fit songer
aussitôt à l’embouchure du fleuve Blanc et à qeüe du fleuve Bleu';
mais la suite du dessin m’obligea de renoncer à cette conjecture.
représenté de profil; à en juger par les couleurs,
une partie de ses murs du fond étaient en granit:
il est précédé d’obélisques très-hauts de la même
pierre, et de deux pylônes ornés de mâts triom-
ph aux semblables à ceux de la pl. LXXIV. Ces
obélisques, si toutefois ils étaient placés différemment,
ces deux pylônes, porteraient à reconnaître
dans ce grand monument celui de Karnak :
alors la partie gauche du dessin représenterait
les marais de la basse Egypte; ou bien ce temple,
ce canal, appartiennent-ils à la position de
Memphis, et l’île pourrait être celle de Rhodes.
II serait bien curieux de s’assurer quelle est la
partie du pays que l’on a voulu représenter dans
ce tableau ; des fouilles faites devant le grand
pylône du temple de-Karnak, qui fait face au
Nil; feraient peut-être découvrir des restes de
ce canàl; ce qui trancherait la question.
Un autre sujet intéressant représente deux
grandes caisses traînées par des boeufs ; et sur le
fleuve une longue flottille de barques chargées de
monde, quelquefois de coffres et autres bagages.
Ici on est porté à reconnaître une population
entière chassée de son pays natal par quelque
grande catastrophe.
Malgré tout le désir que j’avais de prolonger