
 
		Le dessin  des figures est médiocre  :  il en  est  
 cependant qui 0^1# été soignées ; les autres semblent  
 être  l’ouvrage  d’une  main  moins  habile.  
 J ’ai  dessiné quelques-uns de  ces tableaux  (voy.  
 pi. XVnetXVHI); ils représentent des offrandes,  
 sujets  si communs parmi les sculptures des mo-  
 numens de FEgypte et  de la Nubie. Les figures  
 sont sveltes et de pur style égyptien. Les places  
 destinées aux cartouches et autres  légendes hiéroglyphiques  
 , entre les figures, n’avaient encore  
 été  qu’indiquées.  Six  portions  de  colonnes  de  
 portique  sont  encore  debout,  et leur hauteur,  
 aujourd’hui de 4 mètres,  pouvait être d’un quart  
 en  sus.  On ne voit phis  aucun vestige  des  chapiteaux  
 ni  du  temple,  qui,  je  suppose,  faisait  
 face  au fleuve  et  se prolongeait  dans lé  sud.  II  
 y  a ,  près du portique,  deux  grosses pierres de  
 linteau et deux bases de colonnes,  qui ont aussi  
 appartenu à cette construction : le reste des matériaux  
 a été enlevé.  On reconnaît ici la manière  
 de bâtir des Egyptiens, qui érigeaient des masses  
 colossales sur des fondations qui nous paraîtraient  
 fort peu  solides.  Telle est une partie du temple  
 de  Solib  et  de tant d’autres,  construits  sur des  
 bases si fragiles,  qu’on ne peut attribuer qu’à fa  
 sécheresse  du climat d’Egypte leur longue conservation. 
  Ce ne fut pas sans étonnement qu’ayant  
 fait  des  fouilles dans le Memnonium à Thèbes,  
 je vis  que  ses  énormes  colonnes reposaient sur  
 une  maçonnerie en briques crues.  Ce  portique  
 d’A’mârah a pour soubassement un massif de la  
 même  nature ;  sous  chaque  colonne  seulement  
 sont  trois  où  quatre  assises  de  briques  cuites.  
 L’emplacement supposé du temple et tout le sol  
 environnant  sont  jonchés de  matériaux  de  ces  
 deux  espèces ,  qui  peut-être  avaient  été  employés  
 à la  construction des murs  de l’édifice. 
 Etant arrivé tard et ne pouvant  achever mes  
 dessins,  j’allai  demander  un  gîte  pour  la nuit  
 au  cheykh  du  prochain  village ;  mais  il  était  
 absent.  Ses  femmes  se  retirèrent  dans  une  
 maison  voisine,  et abandonnèrent la leur  à ma  
 discrétion : elles m’envoyèrent pour souper plusieurs  
 plats de lait aigre. En l’absence du maître,  
 les boeufs, les chèvres et les moutons avaient été  
 renfermés  dans  l’intérieur  du  logis ;  ce fut pêle-  
 mêle avec ce bétail que je me couchai. 
 Le  4,  au point  du jour,  je retournai  à mon  
 travail.  Sur  ces  entrefaites,  le  cheykh revint :  
 prévenu  de  mon  arrivée  par le  bon  Aly ahga,  
 il accourut me faire  beaucoup  d’excuses sur  la  
 mauvaise  réception  que  ses  femmes  m’avaient