la moitié du jour à contempler ce superbe monument.
Le 16, nôus prîmes un chemin par le désert
à quelque distance du fleuve, dont les bords incultes
et rocailleux ne soft point ici pratieahies.
A 11 heures, nous retrouvâmes le Nil à Techka,
beu habité où nous demeurâmes quelques heures.
Par-tout où nous passions, notre attirail et mes
singes faisaient reconnaître que nous revenions
des pays lointains* où le vaillant Ismâyl avait
porté ses armes : nous étions sans cesse assaillis
de questions; chacun voulait, non par intérêt
pour ce pacha, mais par pure curiosité', savoir
où il était, ce qu’il faisait, ce qu’il avait fait. Mes
Arabes, fiers de leur campagne et bien joyeux
sur-tout d’en être revenus, attroupaient autour
d’eux les habitans, qui demeuraient ébahis au
récit de leurs aventures. Au reste chacun nous
fêtait de son mieux. Nous passâmes la nuit à
el-Massas, lieu composé de quelques maisons
d’assez belle apparence, éparses près du fleuve.
Le 17, nous longeâmes les bords, du Nil
presque inhabités depuis là jusqu’à Tomâs, où
nous fûmes rendus de bonne heure. Mes chaapprofondies
sur les monumens de l’Egypte et de la Nubie garantissent
i’intérét que ne manquera point d’exciter cette publication.
meaux étaient extrêmement f a t i g u é s par les
mauvais chemins; ils se tiraient avec peine des
sables mouvans qui ont aux trois quarts envahi
le pays deBarâbrah. Je me vis dans la nécessité
d’en acheter ici un septième. La chaleur était
accablante; elle monta ce jour-là à 43°: encore
avions-nous à nous féliciter de n’avoir ressenti
que rarement l’influence redoutable du khamsyn;
les Nubiens s’accordaient aussi à dire que cette
année ils avaient été peu incommodés par ce
vent brûlant.
Le 18 juin, nous passâmes la moitié du jour
dans le temple d’Amâda, situé à deux heures
et demie dans l’est quelques degrés nord de
Tomâs. Les bas-reliefs intérieurs de ce temple
sont d’un beau fini et correctement dessinés. Ce
monument des anciens idolâtres avait été, comme
beaucoup d’autres, converti en église chrétienne ;
une espèce de clocher construit en briques crues
y subsiste encore. Les anciennes peintures avaient
été masquées par un enduit sur lequel étaient figurés
divers saints : cet enduit s’étant détaché
en divers endroits, on voit aujourd’hui les parois
intérieures dé ce temple offrir la bizarre réunion
d’apôtres de l’évangile avec des divinités du culte
idolâtre.