trois divinités gravent avec des poinçons sur les
fruits de l’arbre. Amon-Ra-Atmou et la déesse
Bubastis tracent la légende, soleil gardien de
la vérité, approuvé par Phré, ce qui est le prénom
de Sésostris; et le dieu Tboth inscrit le
nom propre Ramsès, précédé du titre, chéri
d’Ammon. Diverses légendes hiéroglyphiques,
où sont répétés les cartouches du roi , accompagnent
ce sujet.
On a beaucoup disserté sur persea, et des
auteurs modernes* prétendent que j:et arbre est
le héglyg ou lébakh, arbre très-commun dans la
Nubie supérieure. Qu’il me soit permis d’émettre
à mon tour une opinen. Je suis porté à croire
que l’arbre primitivement consacré à Isis n’était
point le persea dont plusieurs anciens auteurs
nous ont laissé des descriptions; descriptions, au
reste, peu concordantes entre elles, et qui ne
sauraient s’appliquer à un seul et même végétal.
La branche figurée dans la planche ci-dessus est
peut-être la seule représentation do ce genre que
les Egyptiens nous aient laissée avec des formes
distinctives, c’est-à-dire, avec la feuille et le fruit.
Dans Fhéglyg, où les naturalistes modernes ont
* MM. de Sacy et DeHile, Description de l’Egypte, Hist. nat.
tome IL
prétendu reconnaître le persea, on chercherait
en vain quelque ressemblance avec l’arbre figuré
dans notre dessin : l’héglyg a la feuille très-petite,
semblable à celle du romarin, et son fruit est
de la grosseur d’une datte. Il est donc vraisemblable,
suivant moi, que c’est le baobab qui,
dans le principe , fut jugé digne d’un culte par
Içs fondateurs de la religion qui devint celle des
Egyptiens. Il est vrai que la description que
Theophraste * fait du persea n’est pas conforme
à celle du baobab, et conviendrait en partie à
Fheglyg, arbre qui, dit-on, fut commun dans
la Thébaïde; ce qui s’accorderait aussi avec un
passage de Diodore de Sicile**, où il dit que le
persea fut apporté de l’Ethiopie en Egypte par
les Perses, du temps de Cambyse. Mais il faudrait
seulement conclure de cela que Farbre qui était
primitivement en Ethiopie l’objet d’un culte, et
dont l’image seule a été transmise sur les monumens
de FEgypte, fut plus tard remplacé dans
cette contrée par un arbre d’une autre espèce.
Toutefois l’opinion'que jemets sur l’espèce
* Hist. plant. lib. v i , cap. n , p. 28G. » L’arbre garde toujours
uses feuilles;'son bois, beau et solide, servait à faire.des statues et
» des meubles; il portait un fruit de la forme d’une poire alonge'e. »
Ce dernier caractère appartient bien aussi au baobab.
,** Biblioth. hist. lib, i, pag. 30, 6„c e'dit. Hanov. 1604.
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