liés ; un médaillon portant sans doute leur nom
ou celui de leur pays, leur masque une partie
du corps et les pieds. On reconnaît à quelques-
unes de ces figures le caractère nègre ; d’autres
sont barbues, et sont peut-être celles d’Arabes
pasteurs, de ces ennemis de l’Egypte dont la
destruction est si souvent représentée sur les
monumens des pharaons de la dix-huitième dynastie
: C'est leur chef Amosis (suivant Manéthon)
qui délivra l’Egypte de leur oppression. Ainsi
ce beau monument de Solib se trouve être dû
à la dynastie la plus célèbre de l’histoire, celle
sous laquelle fut érigé le plus colossal et un
des plus beaux temples de l’Egypte, celui de
Karnak;
Le 2 juin, dans la nuit, je partis de Solib,
et revins à Byr-Daffer. J’appris là qu’à peu de
distance, sur la rive orientale, il y a un petit
village qui porte le nom de Thèbes. Le lendemain
, nous partîmes pour A’mârah. A midi*
nous étions en face de ce lieu, situé sur là rive
droite du fleuve/ couverte ici de dattiers et dé
terres cultivées. Ne pouvant trouver de barque,
j’envoyai un Arabe pour en chercher une de
* * Je me dispenserai de consigner ici le de'taii des heures de
m arche, que j’ai de'jà fait connaître en allant.
l’autre côté du Nil , qu’il traversa à la nage en
s’aidant d’une outre remplie» 4’air : d ramena
bientôt des bateliers qui nous débarquèrent à
un petit village nommé Abi*y. J ’y trouvai Aly
ahga, qui commandait dans cet arrondissement.
M’ayant reconnu pour un protégé d’Abdyn bey,
gouverneur de Dongolah, il me fit l’accueil le
plus affectueux. J ’obtins de lui un cheval et des
guides pour me conduire à la ruine qui attirait
ma curiosité. Elle est à environ une heure de
marche au nord d’Abry, à trois cents pas du
fleuve, sur une vaste plaine déserte. J ’y reconnus
les restes d’un portique qui avait huit colonnes
(yoy. le plan, vol. H, pl.'XVII, fig. 1) : elles
avaient des bases carrées, ce que je n’ai encore
vu qu’ici à des colonnes égyptiennes. Cette circonstance
ferait supposer qu’elles ne sont pas
d’une époque très-ancienne. Ces colonnes sont
couvertes de petites figures en bas-relief encadrées
deux à deux par des lignes d’hiéroglyphes
perpendiculaires et des zones chargées d’étoiles
qui entourent le fût de distance en distance,
de manière à former quatre compartimens sur
la circonférence et autant sur la hauteur. Ces
colonnes étaient peintes, à en juger par quelques,
traces de couleur bleue (pl. X V I, Vol. II).