M. Letorzee ne pouvait supporter íes chaleurs:
craignant pour lui une rechute, je ne l’engageai
point à me suivre. Cependant je voulus, en premier
lieu, faire une course à A’kmyn, avant que
l’inondation en vînt couvrir les ruines, parmi
lesquelles il existait, m’avait-on dit, un zodiaque
digne de fixer Fatlention. Accompagné d’un
Arabe , je pris, pour abréger, la route qui ,
traversant la chaîne libyque, descend près de
Hoû. Nous eûmes à gravir pendant une heure,
non sans difficulté, sur la pente aride et raboteuse
de cette masse calcaire; mais arrivés au
sommet, nous vîmes se développer devant nous
un terrain uni et un chemin commode.
Nous nous arrêtâmes pour y passer la nuit.
Parfois, à droite et à gauche, la montagne
était coupée par des gorges ou précipices profonds.
A dix heures, nous descendîmes de la
montagne. Le chemin, depuis Gournah, est de
huit heures de désert. A onze heures du matin ,
nous prîmes quelques instans dé repos au petit
village de Cbeykh-Aly, et nous allâmes le soir
coucher à Hoû.
Le 31., nous passâmes àFarchoût. Le pacha
y faisait instruire des soldats à l’européenne ,
Comme à Asouân; on y comptait deux mille
fellahs, et chaque jour leur nombre augmentait.
Il était décidément parvenu à soumettre des
troupes turques à un exercice régulier.
Le soir, arrivé à el-A’rabah-Madfoûne, j’y
passai quelques heures à chercher des antiquités
chez les Arabes, qui souvent s’occupent à
fouiller les tombeaux de l’antique Abydos, où
l’on trouve beaucoup de stelles funéraires ; j’en
achetai plusieurs. Ayant appris qu’à peu de distance
il y avait un chemin très-praticable qui conduit
à l’oasis du Khargeb, et qui dut être jadis
une communication entre Abydos et Thèbes,
je formai le projet de le suivre. Le 1 .er août,
après avoir passé de bonne heure à Girgeb,
nous arrivâmes le soir à A’kmyn. Le lendemain,
je m’empressai de visiter le lieu où subsistent
encore les restes d’une porte antique : je fis
creuser pour pouvoir m’introduire sous son
énorme linteau. J ’y vis quatre cercles renfermés
les uns dans les autres , dont les trois intérieurs
sont traversés par des lignes qui forment douze
divisions, dans chacune desquelles devait être
un signe. Dans le plus petit cercle, on reconnaît
lecrevisse, le capricorne, Un ou plusieurs taureaux,
un autre animal qui peut-être était le lion.
Toutefois les douze signes du zodiaque n’ont