avec ceux d’Égypte, et tirent de Geddah et de
l’Inde une partie des mêmes articles, Iis apportent
de plus le café moka; des étoffes de soie-du
Hedjaz; du bois de sandal, des indiennes fines pour
les méiiks, de petits cocos qui servent de tabatières;
des chapelets d agate ; enfin diverses espèces de
coquiiies, qui proviennent de Saouâkin même.
Des spéculateurs d un autre genre viennent de
i Arabie au n^pnt Kassal près de Taka, et jusque
dans le Sennâr, où les singes sont très-communs ;
iis dressent de ces animaux à faire des tours de
passe-passe, et les promènent dans toutes les
viiies de i’Égypte et de FArabie :;ces hommes,
qui passent ainsi leur vie à faire rire le peuple,
sont en général fort méprisés. Les chevaux s’exportent
de Dongolah et de Chendy par la mer
Rouge dans I Yémen, jusqu’à la Mecque, où les
bonnes races de chevaux sont rares, quoique
jadis elles soient venues delà en Égypte.
Après Massoua et ie Caire, Saouâkin est, dit-
on, le lieu le plus important pour les marchés
d esclaves : ia plupart des marchandises que
reçoit Chendy , sont colportées aussi à Sennâr,
dans tout le Sa’ydeh, et, à l’ouest, dans le Kour-
dofan et le Darfour. Les Arabes Qeyreâts, du
désert à Ioccident du Nil, vont souvent commercer
dans ce dernier lieu. L’or, comme signe
monétaire, circule dans le commerce sous la
forme d’anneaux ; il en passe beaucoup à Geddah
pour les marchands de l’Inde.
Les courtiers et les agens de commerce sont
nombreux à Chendy : la plupart sont étrangers,
souvent de Dongolah; ils sont sans cesse à guetter
l’arrivée des caravanes. On les dit fourbes ,
rusés, très-intéressés, prompts à se supplanter
les uns les autres, et fort habiles à tromper.
Ce n’est qu’après que le méiik a lui-même
vendu ses marchandises aux caravanes, que les
négocians ont la permission de trafiquer les leurs.
Il en est de même au Sennâr. Chaque caravane
paie en nature au méiik une espèce de droit de
hallage.
II n’y a aucune communication par eau entre
Chendy, Barbar et Sennâr: quelques petites
barques dont j’ai déjà parlé, ne suffisent pas
même pouç traverser le fleuve ;; on le passe le
plus souvent sur des animaux lancés à la nage,
ou sur des ramousses, espèce de petits radeaux
faits avec des roseaux. De Chendy à Abou-
Ahrâz, la route passe par le désert ; on y trouve
un seul puits. II faut quatorze jours pour se
rendre à ebHeybeyt, chef-lieu du Kourdofan.