d’An ville, cette cité, comme je l’ai déjà dit, ne
devait pas être fort loin de là. Nous passâmes fa
journée, M. Linan et moi, à faire des recherches
dans les environs; mais elles furent encore infructueuses,
et il devait en être ainsi. En effet,
je le répète, cette partie du pays de Robâtât
n’offre point les ressources en matériaux commodes
et indispensables pour l’érection d’une
ville aussi considérable que dut l’être Napata.
D’ailfeurs, l’analogie que fon doit établir entre
son nom et celui de Robâtât, paraît évidemment
montrer qu’il est le même. Je n’hésite
donc point à conjecturer que c’est au mont
Barkal, qui n’est pas très-éloigné, qu’il convient
de reporter l’emplacement de cette ville.
Toute fa région qui, depuis Abou-Hamed,
suit le contour du fleuve durant l’espace de
quelques fieues, est habitée par un grand nombre
de singes du genre callitriche, et que Fon nomme
abalâyes dans le pays. Ifs se tiennent dans les
doums. Les Arabes, pour en prendre, mettent
fe feu à ces arbres. Les singes, épouvantés, sont
obligés de descendre ; et dès qu’ils sont à terre,
des chiens qu’on leur met aux trousses, les
P étrone, cette reine se retira dans une fortèresse d eseiî virons ; et
ce général prit Napata, qu’il détruisit de fond en comble. »
harcellent, les fatiguent et s’en emparent. Sur
le désir que je fis paraître d’avoir quelques-uns
de ces animaux, les Arabes en prirent trois de
cette manière en moins de deux heures.
Le 17, à huit heures, nous reprîmes notre
route. La grande île de Moqrât continue toujours
; elle est environnée de beaucoup de rochers.
Nous aperçûmes les ruines d’un grand
édifice nommé encore Karmel; c’étaient de
grosses murailles en pierres brutes et en briques
crues, qui peuvent avoir appartenu à quelque
couvent chrétien, ou plutôt à une forteresse
bâtie à une époque plus ancienne. Nous passâmes
à ab-Tyn, hameau dont le nom signifie
terre : on trouve en effet ici quelques carrés
ensemencés d’orge et de dourah. Enfin j’appris là
queM. Letorzec était à peu de distance devant
nous. A une heure et demie plus loin, nous
traversâmes el - Menâouy, autre hameau composé
de quelques habitations en paille, isolées
les unes des autres, et près duquel finit Fîfe
de Moqrât, la plus grande, comme je l’ai dit,
que l’on connaisse jusqu’à présent sur le fleuve :
elle a huit lieues de longueur. Beaucoup de rochers
sont disséminés à sa surface; elle est néanmoins
habitée et cultivée sur plusieurs points.