m’attirait la belle conservation des légendes hiéroglyphiques
coloriées que j’y avais précédemment
aperçues. Je partis le même jolir, à l’entrée
de la nuit, avec ï’Ababdeh et un domestique,
nous dirigeant à l’est dans le désert. Après trois
heures de marche , nous arrivâmes au puits
Ababdeh , où nous passâmes la nuit; nous y
fîmes une grande provision d’eau.
Le 30, nous traversâmes l’Ouâdy Temsa [la
vallée du Crocodile], ainsi appelée d’un rocher
qu’on y aperçoit et auquel lès Ababdehs trouvent
une ressemblance de forme avec l’amphibie de
ce nom. Nous fîmes une marche forcée; à quatre
heures du soir nous arrivâmes au temple. Nous
avions marché quinze heures depuis le fleuve. Je
passai deux jours à dessiner la plupart desfigures
et des hiéroglyphes de ce monument. A l’aide
de l’alphabet de M. ChampoIIion le jeune, j’ai
reconnu que ce petit temple, riche en sculptures
et en peintures, appartient au règne d’Ousireï, le
Busiri's des Grecs, dixième roi de la dix-huitième
dynastie, d’après la table généalogique d’Abydos,
et dont le règne de douze ans cinq mois commença
1597 ans avant l’ère chrétienne*.
* J’ai réuni ces dessins à beaucoup d’autres que je possède sur
l’E gyp te, et que je me propose de publier un jour.
Le 2 juillet, pour profiter de la fraîcheur et
gagner du temps, je partis à l’entrée de la nuit.
Le 3, dans la matinée, je traversai le Nil et nous
allâmes coucher à Edfou, X Apollinopolis Magna
des anciens. Les habitans m apportèrent des
scarabées et autres amulettes antiques, de mauvaises
médailles et de petites lampes romaines ,
objets qu’ils trouvent fréquemment dans les
ruines. Je vis encore avec admiration les propylées
du beau temple que ce lieu renferme, et
dont M. Dutertre a donné, dans la Description
de FÉgypte*, une vue qui ne laisse rien àdesirer.
Le 4 juillet, je partis pour Esné [ l’antique
Latopolis]. A trois heures d’Edfou, sur la route
près du village de Gébel au nord, je traversai
les ruines d’une ancienne ville; sur un énorme
tas de décombres, on voit les restes d’un temple.
Je cherchai à découvrir une petite pyramide
qui avait échappé à divers voyageurs ; je la trouvai
au village de Mahammerieh : elle est le dernier
monument d’Égypte, en ce genre, que l’on
trouve dans le sud; sa base est de 18 mètres
50 centimètres [57 pieds]. J’en fis un dessin ; elle
a beaucoup de rapport avec celles de Saqqara.
Lé soir je couchai à Kqumère, et le 5, de bonne
* Grand atlas, XLIX.