C H A P IT R E XLI. m"'
Nègres idolâtres du Bertât.— Leur physionomie; leur ciiîte.—
Baobab, leur idole.— Usages.— Maladies, nourriture^ — Costume,
armes, manière de combattre.—Usage cruel des nègres
et des Gaîlahs.— Industrie.— Commerce.— Départ pour Sin-
gue'; route.—Mannequin à l’usage des Chaykye's.
Les nègres du grand pays de Bertât sont généralement
bien faits, forts et vigoureux. Plusieurs
d’entre eux paraissent issus d’un sang étranger,
allié peut-être à celui des Foungis; ceux-là
ont les cheveux plutôt bouclés que crépus, une
belïe physionomie, point-de grosses lèvres, ni
le nez épaté. Les indigènes proprement dits,
quoiqu’ils aient les cheveux crépus | cotonnés ,
le nez épaté, et les lèvres épaisses ; caractères
propres à ïa race nègre, n’ont pourtant pas les
os de la pommette aussi proéminens que chez
les nègres de l’Afrique occidentale, sous les tropiques.
Cesidolâtres sontindociies et belliqueux;
on ne doit pas toutefois en conclure qu’ils sont
naturellement cruels et féroces, comme auraient
pu le faire croire quelques actes de vengeance
exercés contre les Turcs. La guerre aussi atroce
qu’injuste que ceux-ci leur faisaient, ne permettait
pas qu’on pût se faire une idée nette des
moeurs habituelles de ces hommes poussés au
désespoir. Je suis au contraire porté à les croire
hospitaliers et pacifiques; ce qui me le persuade,
c’èst l’union dans laquelle ils vivent sur leurs
montagnes avec des Arabes musulmans, et même,
dit-on, avec quelques Abyssins qui y sont restés
à ia suite d’invasions antérieures. J ’ai trouvé en
effet, en parcourant leurs cabanes, des qarahs
ou vases faits avec des calebasses, sur lesquels
étaient insculpées des croix chrétiennes. Quant
aux nègres du fleuve Blanc, ils passent pour
être cruels et perfides. Les diverses peuplades
diffèrent dans leurs croyances religieuses : la
plupart adressent leurs hommages et leurs prières
à la lune; quelques-uns font du soleil l’ob jet spécial
dé leur culte, et ne regardent la lune que
comme son fils ; sur ce point, à ce qu’on assure,
ils partagent l’opinion des Gallahs. Mais la lune
est le plus généralement adorée, parce que
sa douce lumière leur paraît bien préférable
aux feux brûlans du soleil. Ce qui étonne ces
hommes simples et dont ils ne sauraient se
rendre compte, c’est de voir passer aïternati