ferait penser quelle était plus près de la mer
Rouge que du Nil. D’Anvifle cependant dit que
Coloe peut sè rapporter à une ville qui, sous; le
nom de Dobariia, fut la demeure d’un prince
abyssin wp^eléleBahr-Nagash [roi des contrées
maritimes , ou plutôt, du pays de la rivière]; Ce
nom àeNagash a une bien grande analogie aycc
celui de Naga, que les ruines de Djébel-Ardân
ont conservé;.de plus, à sept lieues au nord de
celles-ci,.près du Nil, on trouve des ruines d’une
ville dont j’ai déjà parlé, et qui portent aussi
le nom de Naga; Celle-ci était donc le Naga de
la rivière, pour le distinguer du Naga du désert.
J’indique seulement iei ce rapprochemeiit, laissant
à d’autres le soin d’en tirer des conséquences.
Le nom de Sôbah, donné à des ruines qui
couvrent un espace considérable de terrain sur
les bords du Nil, à cinquante-cinq lieues, environ
au sud d’Assour (Méroé), ne serait-il pas
une altération de celui de Saba? II est à remarquer
que le pays environnant porte le nom de
Goba. Josèphe* assure que Méroé** se nommait
originairement Saba ; que la reine qui vint de si
loin écouter les sages préceptes de Salomon,
* Àntiq.jud. liv. ir , chap. 5.
* * Ce nom Ini fut d on n e, dit-on , par Cambyse , roi de Perse ;
était reine d’Éthiopie *. Strabon * * cite un portde
Saba sur la mer Rouge***, qui se trouverait un
peu au nord des ruines de Sôbah. Nous avons
remarqué que le même auteur dit que l’Astapus
( ou fleuve Bleu ) porte aussi le nom d'Asta-
Soba. Ces ruines, près de ce fleuve, sont les dernières
que l’on remarque vers lé sud sur I île dé
Méroé. Màlhèürèusëmeht tous les édifices de
cette ancienne ville paraissent avoir été, comme
jfe l’ai dit, bâtis en briques cuites, matériaux
trop fragiles pour résister à l’action du temps et
de l’humidité. C’est à la même cause, c est-à-dire,
à la rareté du grès» et de la pierre calcaire; quil
faut attribuer la- disparition presque totale des
monümèns àntiqùes au-delà de Sôbah et sur la
prèsqîiîle du Serinâr, où les pluies abondantes
en Ont effacé jusqu’à la trace.
Long-temps on regarda commé des rêveries
les détails laisses par les anciens auteurs sur
lesTéssources de l’empire dé Méroé. On y trouvait,
disent-ils, des mines d’or, de Cuivre , de fer,
c’était celui de sa m ère, selon les uns , et de sa soeur et sa fem m e,
selon les autres.
:*':Liv. VItï, éhap. 2.
■** Liv. x v i, page 110.
*** Qui n’est pas la grande Saba de l’Arabie heu reuse, citée
par Ptoïémée.