insectes voraces qui sont ici plus gros que ceux
du Dongolah. Ce corps de logis se compose
dune piece au centre, autour de laquelle règne
un couloir où est ménagée ordinairement une
petite serre pour les provisions de bouche. Les
murs ou cloisons d enceinte se composent de
tiges entières de bambou dressees perpendiculairement
; d autres tiges refendues en plusieurs
morceaux les enlacent solidement , par les
memes procèdes que nos vanniers emploient
pour la texture d’une manne d’osier. La cloison
intérieure est revêtue d’un crépi d’argile; l’extérieur
reste à bois découvert, ce qui permet à
l’air de circuler librement dans le couloir, et c’est
là que les habitans de la maison se tiennent pour
respirer le frais. La chambre du milieu, au contraire.
est chaude, et ils y cherchent un abri
quand les nuits sont froides. Sur un point du couloir,
le plancher est à claire-voie: c’est là que, dans
les grandes chaleurs, ils se placent pour se faire
administrer de copieuses lotions d’eau fraîche.
Quelques-unes de ces habitations, qui, comme
on voit, ne sont pas dépourvues de commodités,
sont quelquefois d’une assez grande étendue :
celle dont j’ai relevé le plan a 128 pieds de
circonférence. Les dépendances du manoir se
composent de quelques cabanes circulaires :
l’une est destinée à la préparation du dourah
et des autres aïimens ; les autres servent
d’étables aux bestiaux dans la saison des pluies.
La plupart des nègres du Qamâmyl passent
une partie de leur temps à la recherche de l’or :
mais il ne paraît pas "que ceux qui se livrent avec
le plus d’activité à cette occupation, jouissent
d’une aisance supérieure à celle de leurs compatriotes
qui s’adonnent préférablement à l’agriculture
ou au soin de leurs troupeaux. Ces nègres
se couchent pour dormir sur des nattes de paille
qu’ils fabriquent eux-mêmes ; il font aussi ,
comme au Sennar, des tissus de paille teinte
pour couvrir leurs vases : ces derniers ustensiles
sont, les uns, des calebasses coupées en deux,
et ils les nomment garahs; les autres sont de
poterie grossière, et ont tous la forme d’un cône
renversé (vol. II, pl. LVI, fig. 16) : c’est aussi
la forme qu’avaient certains vases des anciens
Egyptiens, et que, pour cette raison, ceux-ci
étaient obligés de poser sur des trépieds. Ils
tissent encore pour leur usage, avec une espèce
de cordonnet, de petits sacs joliment faits et très-
solides.
Le seul commerce des nègres du Qamâmyl
3*