et incultes , allaiënt en s’élevant dans l’est j où
yégètént quelques arbustes : des .acacias et un
petit nombre de dattiers épars nous masquaient
le fleuve à l’ouest. A neuf heures et demie, nous
rencontrâmes un rocher de granit élevé, que les
Arabes appellent hadjar el-Assal ou el-Assad
[pierre du Lion], parce qu’ils lui trouvent de la
ressemblance pourla forme avec cet animal; ils lui
donnent aussi le nom d'hadjar Serrarèke [pierre
des Voleurs]. Ce rocher est régardé comme
marquant la limite entre le territoire d’Halfây
(ou Ouâd-A’gyb) et celui de Chendy. Nous entrâmes
sur cè dernier à dix heures. A ’l’ouest,
nous aperçûmes un village en ruine. Le terrain
rocailleux et infertile paraît finir avec la province
d’Halfây ; on commence à voir quelques
apparences de végétation. A quatre heures ,
nous arivâmes à Ouâd Beyt-Naga, grand village
de la province de Chendy, situé en rase campagne
à une demi-lieue du fleuve. Nous avions besoin
de repos; nous passâmes ici à couvert une bonne
nuit. Le 14, après avoir cheminé une heure sur
une plaine parsemée de petits acacias , j’arrivai à
des ruines qui de loin avaient frappé mes regards :
purin et d’aibâtre, qui lui parurent être l’indice d’immenses
carrières de ces substances.
j’y reconnus l’emplacement d’une ville ancienne,
indiqué par d’énormes monceaux de décombres
en briques cuites, et dont plusieurs laissaient
apercevoir des restes dedifîces. Ce lieu est connu
sous le nom de Naga; on le nommé aussi Kaniee-
el-Faqyr-Meçaourât. Nous nous arrêtâmes : je
relevai le plah topographique de ces ruines et
dessinai les restes d’un temple. ( Voyez vol. I,
pl. IX. ) Sur quatre de ces gros amas de décombres,
il existe encore des restes de colonnes et
d’autres pièces d’architecture en grès. Les débris
les plus remarquables sont ceux d’un Typhonium,
à l’ouest; il pouvait avoir 26 mètres 80 centimètres
[87 pieds environ] de longueur, sans y
rattacher quelques vestiges de constructions plus
éloignées qui pouvaient bien en dépendre. Au
sud-ouest, on reconnaît le seuil d’une porte à
fleur de ferre, et quatre piliers carrés, dont trois
subsistent en partie ; j’en ai pris une vue ( voy.
pl. X ) : ils portent sur chaque face, en bas-
relief, une figure semblable, celle de Typhon,
surmontée d’ornemens où l’on distingue une tête
d’Isis*. Toutes ces constructions étaient en grès.
* Depuis Sennâr, je suivais la même route que Bruce avait
tenue. J’avais donc lieu de m’e'tonner que ce voyageur, si mal
informe' sur le cours du fleuve Blanc , du Rahad et du Dender,