d’un laqibrissage de tablettes rectangulaires en
faïence bleue vernissée, de la même nature que
ceïle dont sont faites les petites idoles des
anciens. Quelques traces d’hiéroglyphes subsistent
autour d’une porte ; mais les cartouches,
s’il y en a jamais eu, ont été détruits. Nous nous
enfonçâmes encore dans dix chemins dont la
plupart ont leur issue comblée. Toutes .ces avenues
souterraines, et la grande excavation elle-
même , sont pratiquées dans le rocher calcaire.
Cette dernière est perpendiculaire à la base de
la pyramide , qui ne recouvre le reste qu’en
partie. II est reconnu, à n’en pas douter, que
ces vastes et sombres retraites ont été consacrées
aux sépultures ; mais on peut conjecturer
encore quelles ont servi à la célébration des
mystères des initiations.
Obligés, la moitié du temps, de ramper à
plat ventre sur les décombres qui obstruent ces
galeries funéraires, nous parcourûmes <Ie la
sorte environ 425 mètres [plus de 1310 pieds]
de chemin. Harassés de lassitude, *la tête remplie
des lugubres impressions que ces lieux ne
sauraient manquer d’inspirer, nous revînmes au
puits par lequel nous y avions pénétré. Mes yeux,
fatigués par la lumière pâle et vacillante des
flambeaux, cherchèrent à se reposer en contemplant
le ciel. Il faisait nuit. 'Sept heures
s’étaient écoulées dans cette excursion souterraine.
Nous nous empressâmes de regagner
nqtre gîte.
J ’avais, ce jour-Ià, levé une partie du jdan de
cet immense labyrinthe ; et le 4, ce travail étant
terminé , nous partîmes à sept heures du matin,
montés sur des ânes, pour nous rendre aux
pyramides de Gizeh, où nous arrivâmes à midi,
après avoir fait une halte de deux heures aux
pyramides d’Ahousir : nous y trouvâmes M. Ca-
yilia, Génois, qui habitait tout près de là dans
des catacombes, asile frais et commode. G’est à
ce modeste et zélé observateur que l’on est redevable
de plusieurs découvertes sur les monu-
inens de Metuphis ; il nous fit connaître diverses
stdles à l’intérieur de la plus grande pyramide,
jusqu alors était encore imparfaitement connue.
A trois lieues au - dessous des pyramides
de Gizeh, et à peu de distance du fleuve, ce
voyageur trouva Içs restes d’une grande pyra-
Je regrette de ne pouvoir joindre ici les dessins et les plans si
bizarres que j’ai levés de ce monument, et qui pourraient seuls
le bien faire connaître ; mais ils se rattachent à mes travaux des
autres pyramides, et feront partie de l'ouvrage que je projette.
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