jambes. A deux heures, après en avoir traversé
uneautre semblable, nommée Serqoli, bordée
de grands arbres, nous nous enfonçâmes de
nouveau dans le bois : ïe sol que nous parcourions
était entouré de coteaux bien boisés,
où çà et là se montraient à nü des blocs de
granit. A trois heures et demie, on traversa
une seconde fois la petite rivière de Berqoïi, où
ieau, me dit-on, couïe toute i’année, même dans
les plus grandes sécheresses. Nous passâmes
deux petits torrens ; puis les troupes campèrent
près du second, à cinq heures trois quarts, après
onze heures de marche. Nous n’étions quà trois
quarts de lieue du village de Singué.
C H A PIT R E X LII.
Singué. — Fuite des habitans. — Attaques faites par les Nègres.—
Rapport de I un d eux. — Position alarmante de Farinée turque.
Détails sur Singué. — Rivière Yabouss. — Fadâssy. — Vib
lages des Galiahs ; leur commerce. — Fleuve Blanc. — Erreur
de Bruce. — Nouvelle alerte causée par les Nègres. — Inquiétude
d’Ismâyl pour ses troupes et celles du Sennâr. — Terme de
Fexpédition. — Retour au Fazoql.
S lN G U É est habité par des musulmans.
Moussa, leur chef, envoya prévenir qu’ils étaient
disposés à payer un tribut. En conséquence, le
pacha eut Fattention de ne point faire camper
ses troupes trop près du village, dans ïa crainte
de ne pouvoir empêcher que ïe pays, ami ou
non, ne fût dévasté par eïïes.
Le 6 février, je partis de bon matin pour
aïïer voir ce village. Après une demi-heure de
chemin, je traversai un petit torrent où coulait
un peu d’eau, et montai ensuite sur des collines
où cinq à six cents habitations disséminées occupaient
une étendue d’une ïieue et demie de
circonférence. Ici ïe sol est ferrugineux, comme
celui de Qamâmyl. Le granit à feïd-spath blanc
s’y montre sur divers points à ïa surface. On
m’assura qu’on n’y recueiïïe point d’or. Je fus
surpris de me trouver à-peu-près seul au milieu
de cette vaste enceinte : ïes habitans, au ïieu
de se soumettre comme ils l’avaient promis,
avaient pris la fuite. Je ne rencontrai que quelques
Chaykyés que ï’attrait du pillage y avait
conduits. Je me dirigeai vers une des maisons
qui avaient le plus d’apparence; et j’y trouvai
Hassan-Regeb, de Sennâr, qui, quoique ïe promoteur
de ï assassinat d Adïan, avait été renvoyé
absous par Ismayï, et qui suivait depuis lors
l’armée. Il était expédié par ïe pacha, avec un
détachement de Bédouins , pour recevoir ïe