des rochers sur lesquels ils s’asseyent. Ils ont
l’habitude de marcher pieds nus et portent rarement
des sandales. Hommes et femmes se
percent les narines pour y mettre quelques chevilles
de bois : ils ont aussi de gros boûtons d’ivoire
fixés par une forte cheville dans les car-
tdages de leurs oreilles. J’ai rapporté de Qa-
mâmyl un de ces boutons (voy. vol II, pl. LVI,
fig. 19 ). Les femmes se fichent aussi à travers
les narines des brins de paille d’un et deux
poùces de long. Ces bonnes gens prétendent, et
vraisemblablement cette opinion est fondée sur
l’expérience ; que le soin qu’ils prennent d’en-,
tretenir par I introduction de corps étrangers les.
trous qu’d se font au nez, aux oreilles et aux
lèvres, leur est conseillé comme un préservatif
utile à leur santé. La première fois que je vis
une négresse ainsi enjolivée, je crus que le vent
lui avait collé une longue paille sur lè visage,
et j’avançais complaisamment la main pour l’en
débarrasser, lorsque je m’aperçus de ma méprise,
qui lui parut fort plaisante, car elle se mit à
éclater de rire. Les femmes, celles des chefs surtout,
ont la poitrine couverte de colliers de
verroterie : elles tissent des ceintures et des
bracelets avec des pérles de la même espèce et
de diverses couleurs nuancées avec beaucoup
de goût y j’en ai rapporté plusieurs ( voyez
vol. II, pl..LVI, fig. 17'et 19). Je vis encore,
à Qamâmyl, des femmes porter au cou l’insecte
dont j’di parlé plus haut. Elles ont aussi des
bracelets en fer et se garnissent les doigts d’anneaux
du même métal. Des hommes portent parfois
suspendus a» cou, soit comme ornement,
soit pour tout autre motif que j’ignore, deux
morceaux de* peau recouverts d’un fil de fer
battu et plat, tourné en spirale sur leurs bords;
l’un de ces morceaux pend par derrière et l’autre
par devant. Les jeunes filles, m’assura-1- on ,
accouplent les deux morceaux, qui ont une
certaine élasticité, et se les placent de manière
M protéger leur pudeur. J’en trouvai de cette
dernière forme sous une pierre près d’une maison
d’Abqoulgui (voy. vol. II, pl. LVI, fig. 20). Cet
ustensile' aurait-il quelque rapport avec le" ceste
des anciens Grecs et Romains, cette ceinture
que le mari déliait la première nuit des noces?
La lance, comme je l’ai dit, est la principale
de leurs armes offensives. Ici elle ressemble
beaucoup à celles des anciens Egyptiens, telles
quon les voit dans leurs bas-reliefs : j’ai figuré
une de ces dernières, comme objet de compa