N’ayant plus de bois pour faire cuire un plat
de riz, nous brûlâmes le mât de notre tente et
mîmes à sa place un de ces arbres. Ici le thermomètre
à deux heures monta à 48°,9. A quatre
heures un quart, nous continuâmes notre route
sur cet affreux désert, où, malgré les conserves
dont nous étions pourvus, la réverbération du
soleil nous faisait éprouver aux paupières une
douleur lancinante ; les objets ne se montraient
à notre vue que sous une teinte sanguine : nous
souffrions horriblement. Ainsi qu’en pleine mer,
un horizon sans bornes semblait fuir loin de nous
de toute part. Excédés de fatigue et de malaise,
nous nous arrêtâmes à neuf heures un quart.
Le lendemain 28, à cinq heures et demie, nous
continuâmes de marcher: bientôt nous aperçûmes
les montagnes de Tilavah, qui forment la partie
orientale de la vallée de l’oasis , et nous y étions
à neuf heures et demie. Nous vîmes enfin Sé-
limeh, que l’on ne découvre que lorsqu’on en
est près. Depuis le Nil, nous avions fait 30 heures
de marches accélérées. Avant de descendre dans
le vallon, je promenai avidement mes regards
sur cette belle verdure de palmiers, qui contrastait
d’uné manière si frappante avec l’aridité
des sables qui l’entourent : mais en vain je
III. 16