suite, une supériorité incontestable sur les peuplades
agricoles.
Les Arabes du Bouroum, voisins du Dinka,
emploient les conteries de Venise à faire divgrs
ouvrages de parure pour les femmes, et qui
consistent en tissus enjolivés avec goût et de
couleurs variées ; j en ai rapporté un fort beau
{yoy. vol II, pl. LVII, fig. 15). Ils en font d’autres
pour les dromadaires et pour décorer leurs cabanes.
L’usage de ces tissus de perles, qui ,
comme tant d’autres, s’est perdu tout-à-fait en
Egypte et dans les pays qui la bornent au îhid,
subsiste iei de toute antiquité*. Ils font en peau
des ceintures à franges pour les jeunes filles
\voy. vol. II, pl. LVB, fig. 14), et divers or-
nemens pour les dromadaires , entre autres dès
houppes garnies de viroles et de grains d’étain **,
de rassades, et de petits coquillages univalves
des genres porcelaine et paludine ( voyez même
pl. , fig. 11 et 12 ).
Mon départ avec M. Letorzec pour le Sennâr
fut fixé au 18 février. Le pacha devait partir
* J’ai trouvé dans les tombeaux, à Thèbes, trois beaux tissus
de perles d’e'mail dans ce genre, qui sont aujourd’hui déposés
au cabinet de la Bibliothèque du Roi.
* '• Les caravanes exportent d’Égypte des barils de ce' métal,
toujours employé en objets de luxe pour les nègres et les Arabes
de ces contrées lointaines.
par terre avec ses troupes sous peu de jours.
Il expédiait par la même barque un courrier à
son père, auquel il était chargé de remettre deux
quintaux de sables aurifères de. Qamâmyl, et
un mémoire rédigé par moi , contenant des
détails sur les nombreux essais auxquels je
m’étais livré, sur le résultat peu satisfaisant que
j’en avais obtenu, enfin sur le gisement de l’or.
Lorsque j’allai prendre congé de lui , il me recommanda
d’instruire de vive voix Mohammed-
Aly des obstacles insurmontables qui avaient
nécessité sa marche rétrograde ; de lui représenter
sur-tout combien sa santé s’affaiblissait,
et qu’il succomberait infailliblement s’il restait
encore long-temps exposé aux influences pernicieuses
d’une température humide et malsaine.
Mon père, ajouta-t-il, est toujours disposé à
taxer d’exagération les rapports de ses serviteurs ;
il accordera sans doute plus de confiance à ceux
d’un étranger. Je promis de m’acquitter de cette
commission avec tout le zèle que’ devait m’inspirer
la reconnaissance. Allez en France v continua
t-il , publiez vos matériaux, et revenez en
Egypte. Comptez bien que mon père ne s’en
tiendra pas aux tentatives infructueuses que
nous avons faites. Il déploiera des forces moins
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