le fleuve Bleu et le Rahad à l’occident. Au
point où se rapprochent les sources de ce dernier
avec celles de l’Atbarah, suivant Bruce , est un
ruisseau qui, courant est et ouest et grossi par les
pluies, fait dans une saison de l’année une jonction
parfaite de ces rivièreset forme bien par
conséquent une île, comme l’ont dit les anciens.
II est peut-être plus difficile de reconnaître,
parmi toutes les ruines éparses sur ce pays, celles
qui doivent appartenir à la ville de Méroé, et de
fixef, avec certitude, sa position.
» D’après Ératosthènes, la ville’ de Méroé était
située à sept cents stades ou soixante-dix milles
romains au-dessus du confluent de l’Astaboras
avec le Nil. Pline*, sur lë rapport des.centurions
de Néron, dit aussi que cette ivilleyest située à'
soixante-dix milles romains, à partir dè l’entrée
de l’île I or, l’un et l’autre s’aiceordent pour bous
faire rechercher sa position près du Nil, au point
où se trouvent à-peu-près les ruines d’Assour ou
de Danqeyleh et celles d’el - Marouk , situées à
soixante milles en ligne droite au-dessus de l’Atbarah
: pour peu que l’on tienne compte des sinuosités,
on trouvera facilement les dix milles
d’erreur. L’emplacement de ces ruines est donc
* Liv. v i , chap. 29.
CHAPITRE XLIX.
parfaitement désigné par nos auteurs , pour celles
que nous cherchons. |
■ Strabon dit que le s o l e i l est vertical à Meroe,
quarante-cinq jours avant le solstice d’été; ce qui
place cette ville par la latitude de 16 44 : Ijt
latitude d’Assour, situé au nord des ruinesJs
D a n q ey leh et d’el-Marouk , est de 16» 56’; différence
12', ou 6 lieues, à laquelle on ne saurait
attacher de l’importance : encore toutes, les
ruines s’étendent-elles dans le sud de cette latitude
, ce qui diminue l’erreur. Le même auteur
dit que, de Méroé à la nier, il v a quinze jours de
marche pour un bon marcheur*; en supposant
huit lieues par jour, ce qui fait centyingt lieues,
c’est juste la distance que l’on trouve entre les
ruines, d’Assour et la mer. On ne peut guère
exiger un accord plus précis. L’étendue et la
nature de ces ruines {yoy. vol. H, pag. 148, et
pl. XXXI ) ne peuvent que confirmer aussi dans
la persuasion quelles sont celles de cette antique
cité.L
e grand nombre de pyramides situées dans
la plaine, à une lieue de ces ruines, ont bien pu
être.en partie construites à une époque postérieure
aux monumens voisins du fleuve, une
* Liv. x v f, page 111■