poils; les mains étaient noirâtres et aussi garnies de beaucoup de poils. Les poils
des joues formaient comme d’épais favoris et se dirigeaient d’avant en arrière.
Les poils de toutes les autres parties du corps se portaient généralement en
descendant du haut en arrière, excepté ceux de l’avant-bras, qui sé portaient
de bas en haut. Les testicules étaient couleur de chair comme tout le reste de
la peau de l’animal. Les M a g o t s n’ont qu’une seule espèce de poils, leur pelage
est très-fourni; aussi de tous les singes ce sont eux qui supportent le plus
facilement les froids de nos hivers.
Les femelles sont généralement plus petites et plus douces que les mâles, et
leurs canines ne dépassent guère les incisives : du reste, elles leur ressemblent
entièrement.
Les anciens connaissaient le M a g o t ; mais il semblerait, d’après A r i s t o t e ,
qu’ils en distinguaient deux espèces, l’une qu’ils nommaient pithèque, et l’autre
cynocéphale. Pendant long-temps les naturalistes ont cherché à appliquer ces
•deux noms, et pour cela, ils ont fait des femelles et des jeunes M a g o t s l’espèce
du pithèque, et du M a g o t mâle adulte l’espèce du cynocéphale. Il est
certain.aujourd’hui, d’après les observations de M . de B l a i n v i l l e sur le singe
disséqué par G a l l i e n , qué le pithèque était notre M a g o t , et comme nous ne
connaissons qu’une seule espèce de macaque sans queue, il nous est impossible
d’appliquer le nom de cynocéphale de la même manière q u ’A R iS TO T E . Tout
porte même à penser que cet auteur n’avait été conduit à faire deux espèces
de M a g o t s que parce qu’il commettait la même erreur que celle que ncJus
avons commise de nos jours , qu’il séparait les jeunes M a g o t s des M agots
adultes , et qu’il donna à ces derniers le nom de cynocéphale, ne connaissant
pas l’espèce à laquelle il appartenait véritablement, espèce qui dépend d’un autre
groupe de singes, dont quelques-uns se trouvent représentés sur tous les monuments
des Egyptiens, et que ce peuple adorait, principalement à Hermopolis.
Quoi qu’il en soit, le M a g o t a été vu si fréquemment en Europe, que c’est
de tous les singes le mieux connu ; seulement il a été désigné sous des noms
très-différents. Prosper A l p in (Historia Ægjptinatur. ) l’appelle cynocéphale, ainsi
que B r i s s o n (pag. 191 ) c’est VInnus et le Sjlvanus de L in n e u s et des autres
auteurs systématiques qui adoptaient la distinction du pithèque et du cynocéphale.
Toutes les figures qu’on a de ce singe sont très-reconnaissables par la proéminence
du museau et par l’absence de la queue ; celles que B uffo n en a données
sont fort exactes , et on le reconnaît encore dans celles beaucoup plus grossières
de Prosper A l p in (Tab. 1 6 et 2 0 ) , de J o n s t o n (pl. 59.) etc., etc.
Janvier 18 1 g .