LE TATOU.
JLes Tatous ont été si imparfaitement étudiés que nous ne connaissons point
encore la valeur de leurs caractères distinctifs. Nous ignorons si ces caractères
peuvent être pris, dans la forme ou les rapports des petites plaques osseuses
dont une partie de leur enveloppe se compose, ou dans le nombre de
ceintures mobiles qui leur couvrent le dos; si une taille plus ou moins élevée
une quantité de poils plus ou moins grande, une couleur plus ou moins
sombre, présentent ou non, chez ces animaux, les moyens d’en séparer lés
espèces. Les Tatous qui diffèrent les uns des autres par les formes ou les
proportions des membres, ont pu être considérés comme des espèces distinctes
; mais autrement leur séparation n’a pu avoir lieu qu’arbitrairement
; et si l’on s’en rapporte à M. d’Azara, qui a si bien vu les animaux
du Paraguai, plusieurs espèces de Tatous, établies d’après le nombre des demi-
ceintures mobiles, n’existent point réellement, le nombre de ces ceintures variant
avec l’âge.
Ce sont ces difficultés qui m’ont déterminé à ne donner que son nom de
genre à l’animal dont je publie aujourd’hui la figure et qui paraît nouveau.
J’aurais craint, en le proposant pour le type d’une espèce, ,de ne proposer en
effet, pour cela, qu’une variété d’âge ou de sexe.
Ce Tatou ne diffère de l’Encoubert, que nous avons déjà décrit, que par les
téguments; il lui ressemble, sans exception, par les organes du mouvement
par les sens, et par l’usage qu’il en fait.
Le bouclier de la tête est formé de petites écailles irrégulières, la plupart
pentagones et dont la surface est unie. La partie de la carapace qui couvre
les épaules, se compose de dix rangs de parallélogrammes divisés par trois sillons
qui, étant effacés en partie, présentent généralement, sur les bords de chaque
parallélogramme, trois points enfoncés et au milieu un même point avec une
dépression étroite et plus allongée. Après cette par,tie de la carapace, viennent
les bandes mobiles au nombre de six, composées aussi de parallélogrammes divisés
par trois impressions longitudinales, excepté ceux des bords qui, étant usés,
sont entièrement lisses. Les petites plaques de la dernière partie de la cuirasse
sont tout-à-fait semblables à celles des bandes. Pour celles de la queue, elles ont
également la forme de carrés longs et forment des anneaux réguliers depuis
sa base jusqu’à son extrémité, et leur surface est unie. Les parties inférieures