lon^s ; celui du milieu est le plus -long de tous; le petit doigt-vient après, et
le pouce est le plus court : ils sont armés d’ongles minces à demi retráctiles
et fort aigus, de sorte qu’ils peuvent servir à l’animal pour grimper. Sa marche
est digitigrade; il porte sa queue à demi pendante, et ejle qpt, suscentible de
mouvements volontaires, mais n’est'point propre à saisir, à ¿’enrouler autour
des corps.
La Genette mâle a la verge dirigée en arriére, et le vagin de la femelle est
semblable à celui des Chats; mais de chaque côté se trouvent deux glandes assez
grosses et saillantes jointes, à.leur partie supérieure, c’est-à-dire du côté de
l’anus, par une bride de la peau qui les recouvre, ce qui donne à ces parties
l’apparence d’une poche, quoiqu’en réalité elles n’en forment point une. Ces
glandes produisent une matière épaisse et d’une odeur approchant de celle du
musc; ce qui établirait un nouveau rapport entre la Genette et la Civette.
C’est un animal nocturne •: sa prunelle est tout-à-fait semblable à celle du Chat
domestique; cet organe n’a, du reste, rien autre chose de particulier. Les narines
s’ouvrent à l’extrémité du museau, que termine un muñe; les lèvres ne sont
susceptibles que de mouvements très - circonscrits ; la langue est couverte de
papilles cornées; les oreilles externes sont assez grandes, elliptiques, et garnies
du petit lobule qui se voit au côté externe de la conque des Chiens et des
Chats; leur ouverture est très-grande, et elles sont susceptibles de se porter en
avant et sur les côtés. De longues moustaches garnissent,les côtés de la bouche,
et il y a des poils de deux natures, des soyeux et des laineux; ceux-ci sont
partout d’un gris-cendré* . .
Le fond de la couleur est d’un gris un peu jaunâtre, qui résulte de poils gris
avec le bout noir, ou de poils entièrement noirâtres. Lorsque ces derniers sont
réunis ils forment les taehes qui couvrent le corps des Genettes, taches qui
sont longues sur le cou et sur les épaules ; généralement arrondies sur les côtés
du corps et sur les membres. Le long du dos elles forment presque une ligne
continue. La queue est entourée de dix à onze anneaux noirs ou brun-foncé. Les
parties inférieures du corps sont grises, et il en est de même de la tête et du
devant des pâtes; mais la partie postérieure de celles-ci est noire, ainsi que le
tour du museau et les lèvres en arrière des narines ; le bout des lèvres supérieures
est blanc, et l’on voit une tache de cette couleur au-dessus et une au-dessous de
l’oeil. L’intérieur de l’oreille est aussi blanchâtre. Sous tous ces rapports, les
mâles et les femelles se ressemblent.
Voici les dimensions principales de notre Genette :
Longueur, des oreilles à la naissance de la queue ..............................10 pouces 6 lignes.
de la queue - . ■ . • S
de la tète, des.oreilles au bout du m u s e a u ...................................... • - 2
Hauteur au train de devant..................................................................... ...
— — de d e r r iè r e ...................................................................................................... 1
Il paraît que ce sont des animaux qui ont à peu près les moeurs des Fouines,
des Belettes, etc. On assure qu’elles se tiennent dans le voisinage des petites
rivières et dans les lieux bas; elles s’apprivoisent facilement, comme, au reste,
tous les animaux demi-carnassiers. Belon assure qu’on en trouve à Constantinople
qui sont élevées en domesticité, et qui servent, comme les Chats, à prendre les
Souris et les Rats; ce qu’il est d’autant plus facile de croire, que ces animaux ont
liés M m n0Cturnes’ Ceux pits5 et ont donne naissance à un petit, <oïuuei fut wons possédés se sont accou- v „ • , Wmm peut, qui nu ti-uheâ par li*e» mâali e immébdÜiatement
après avoir e e mis au monde. On n’a pas pu établir l’époque précise de la fL
conda ion; elle a eu heu vers le milieu du mois de Mars . 8o4, et la mise bas
se fit le ai Juin; ce qui porterait la gestation à environ quatre mois. Le petit
avait 5 pouces de longueur, du bout du museau à l’origine de la queue, « sa
teinteTviolâtre^ 868 I* leaSi Seulement le S™ d“ fond du pelage avait une
Tout porte à penser que l’espèce de la Genette est très-répandue; qu’elle se
trouve non-seulement en Barbarie mais encore dans tout le reste de lAfrique,
en Espagne et dans le m,d. de la France. Nous avons reçu, par le retour de i’ex-
pediüon de Baudin aux terres australes, une Genette du cap de Bonne-Espérance,
qu, ne paraissait différer en rien de celle dont nous venons de donner
la figure; et nous voyons dans le Bulletin polymathique du Muséum de Bordeaux
- ,5 Janvier ,809, pag. 53, que M. Brunaud a envoyé à ce Muséum une
Genette tuee à Belfort, commune de Médard-en-Jailles, prés de Bordeaux. Buffon,
dailleurs (Suppl. III), avait déjà annoncé l’existence de ce joli animal dans nos
provinces méridionales.
On a de bonnes figures de Genettes; celle de Buffon laisse très-peu de chose
à désirer. Antérieurement Belon (Obs., pag, 16Î) en donna une, qu’on peut
reconnaître pour celle dune Genette, toute grossière qu’elle est. Gesner ne fit
représenter quune peau de cet animal. La figure qu’en donne Jonston (Hist. nat.
table 7a) est méconnaissable, à cause des taches allongées dont il l’a couverte, etc
M. G. Cuvier pense que l’animal qui porte au Cap le nom de Chat-Musqué
est la Genette; ce qu. conduirait encore à ajouter, au nombre des figures des
Genettes que nous venons de citer, celle de la Genette du Cap de Buffon
(Supp. III), et celle de la Civette de Malaca de Sonnerai (yoy. aux Indes orientales
et à la Chine), qu. n’est qu’une copie arrangée de la précédente .- celle
de Forster (Transact. philos., vol. LXXI, pl. 1) est celle du Chat-Bisaam de
Vosmaër. Les figures de Genettes données par Schreber et Shaw ne sont que
des copies de celles de BufTon.
Ces observations feraient supprimer des Catalogues méthodiques le Viverra
Mallaccensis, Gmel. ; le Viverra Tigrina, Gmel.; et le Viverra Capensis, Gmel.;
et la Genette conserverait le nom de Viverra Genetta.
J u in 1820.