L’A X I S.
C e t t e belle espèce4 de cerf se trouve au Bengale sur les bords du Gange, et
vraisemblablement dans toutes les parties méridionales de l’Asie. C’est du Bengale
que nous l’avons reçue, et depuis dix ans elle se propage dans nos parcs sans
que la différence qui existe entre notre climat et celui des Indes, ait eu la moindre
influence sur elle.
L’individu que nous avons fait représenter est âgé de huit ans; toute sa taille est
acquise, et ses bois ont atteint leur dernier degré de développement. Sa hauteur
aux épaules est de deux pieds six pouces, et cette mesure peut servir d’échelle
pour toutes les autres parties; ses bois s’élèvent presque parallèlement et
se rapprochent par la pointe. Vus de profil, ils se courbent d’abord en arrière, et
se recourbent ensuite dans un sens opposé et de manière à se redresser, comme
on peut le voir par notre dessin. Ils ont deux andouillrse : un assez élevé au-
dessus de la meule, dirigé en avant; l’autre à la face interne, aux deux tiers
des bois et dirigé en dedans; la direction de ces andouillers ne change jamais;
mais ils peuvent se développer, d’une année à l’autre, plus haut ou plus bas, lé
long du merrain. Ces bois sont assez unis : on n’y voit qu’une très-petite quantité
de perlures et de goùtières.
L’Axis a les dents molaires et incisives des ruminants; mais il n’a point de
canines comme le cerf commun ; ses yeux sont aussi semblables à ceux des
autres ruminants, et ses larmiers sont petits; ses narines sont ouvertes sur les
bords d’un mufle qui les sépare, et dans le sens de la longueur de la tête;
ses oreilles sont simples et en cornet, et sa langue est douce. Le sens du toucher
réside sur tout le corps de l’animal dont les poils ont la faculté de transmettre le
plus léger attouchement. Ces poils sont assez doux et non point secs et cassants,
comme ceux du cerf commun. Le fond du pelage de l’Axis, est en-dessus d’un beau
fauve, presque noir le long de l’épine, et en-dessous d’un blanc très-pur. Le dos,
les flancs, les épaules, les fesses, et une partie du cou, sont garnis de taches blanches,
plus ou moins nombreuses, qui produisent un effet très-agréable. Les plus
régulièrement disposées forment deux lignes de chaque côté du dos, et une entre
le ventre et les flancs. Deux autres lignes semblent naître des épaules et se diriger
en descendant vers les cuisses, et deux autres partent des fesses et descendent
vers le ventre; toute la partie postérieure de la cuisse est bordée d’une tache
longue et étroite. Au reste, le nombre des taches et leur direction varient; mais
cette longue tache des fesses paraît constante, et toutes nos femelles, au lieu
de la ligne de taches entre le ventre et les flancs, avaient dans cette partie
une longue tache uniforme résultant du , rapprochement des taches isolées des
mâles. La tête est fauve comme le corps, excepté le bout qui est plus pâle, et
même quelquefois blanc; les naseaux sont noirs, et on voit une tache de même
couleur et en forme de chevron sur le chanfrein. La mâchoire inférieure est