sans qu’il se forme de crête sourcillière; que les incisives se développent $ et
que les premières canines 'commencent à paraître à la mâchoire inférieure.
Le pelage verdâtre de l’adulte remplace, dès la première mue, le pelage du
nouveau-né, excepté à la partie antérieure du sommet de la tête; mais la face
n’est point encore entourée à cette époque de ces poils épais qui se montreront
parla suite. Dans l’individu que je décris, on voit, au sommet de la tête,
le caractère de l’aigrette : une crête produite par la convergence des poils; l’intervalle
qui sépare les yeux est toujours blanc, et les organes génitaux ne diffèrent
de ceux de l’adulte que par moins de développement. Ce jeune M acaque
a de la gaieté, mais la méchanceté perce déjà au travers de ses jeux; la longueur
de son corps est de onze pouces, et toutes ses parties sont à-peu-près
dans les proportions de celles de l’adulte.
A la troisième année le M a c a q u e ressemble beaucoup à la femelle adulte,
par les proportions et par la taille, si j’en juge par un individu de cet âge que
j’ai possédé; mais le front n’est point encore en saillie au-dessus des yeux; les
canines ne dépassent pas non plus les incisives, et on voit encore au-dessus des
sourcils des restes du pelage noir qui y forme une bande assez marquée. Le
dessus du nez et de la partie des paupières qui en est voisine conserve le blanc
assez pur que nous avons vu dans cette partie chez tous les individus que nous venons
de décrire. Ses couleurs sont les mêmes que celles de la femelle, et sa
face est aussi entourée de poils gris et hérissés. Ses organes génitaux sont, à
peu de chose près, semblables à ceux de l’adulte. Cet animal est doux, mais il
est déjà pesant et triste.
L’espèce du M a c a q u e de B u f f o n paraît être assez commune, elle arrive fréquemment
en Europe aujourd’hui, et vraisemblablement du Sénégal ou de la
cote de Guinée. Il est difficile de croire qu’il n’en ait point été question dans
les récits des voyageurs, ou dans les descriptions des naturalistes. Cependant,
malgré tous les soins que je me suis donnés pour trouver dans ces récits
quelques faits qui lui appartinssent exclusivement, je n’ai rien pu découvrir,
si ce n’est peut-être le Cercopithèque de J o n s t o n , dont L in n æ u s a fait son
S. Cjnocephalus; mais je ne répéterai pas ici ce que j’ai déjà dit à ce sujet, en
montrant que les singes qu’on a donnés pour des M a c aq u e s n’appartiennent pas
plus à cette espèce qu’à toute autre, ou se rapportent à des espèces entièrement
différentes. Mon travail sur cette question se trouve dans le IVme tome des Mémoires
du Muséum d’histoire naturelle.
Février i8iq.