blanche ainsi que la gorge et les poils qui bordent la face interne des oreilles.
La queue est fauve en dessus, et blanche en dessous; quelques poils noirs séparent
ces deux couleurs. Les cuisses et les fesses intérieurement sont blanches;
les jambes de devant sont aussi blanches à leur face interne; et les quatre pieds
sont blancs au-dessus des sabots qui sont noirs. Les petits en naissant ressemblent
entièrement aux adultes pour les couleurs et les proportions. Ils peuvent naître
en toute saison; l’Axis n’ayant point d’époque fixe pour son rut, comme les cerfs
des pays froids, il s’accouple en tout temps, et la femelle porte neuf mois; mais
dans nos climats il importe de ne réunir les mâles aux femelles qu’en automne,
afin que les petits naissent en été : lorsqu’ils viennent au monde en hiver, il est
très-rare qu’ils puissent en supporter le froid. Après la première année, les bois
du jeune Axis paraissent. Dès la première tête 011 voit un tubercule qui annonce
le premier andouiller; à la seconde, les deux andouillers se montrent, et
depuis cette époque le bois ne fait plus qu’augmenter en grosseur et en longueur.
Ces animaux réunis dans le même parc, vivent en très-bonne intelligence; le
mâle pressé de moins de désirs que le cerf commun, parce qu’ils existent toujours,
ne poursuit et ne maltraite pas ses femelles comme ce dernier cerf, qui les
tue souvent lorsqu’elles lui résistent. On pourrait d’après cela supposer qu’ils
vivent constamment en troupes, et ne se séparent point comme nos cerfs,
après le temps des amours. Chez les uns, les désirs ne sont jamais violents,
mais subsistent constamment; chez les autres, ils sont portés jusqu’à la fureur,
et cessent bientôt tout-à-fait.
La voix de l’Axis ressemble beaucoup à un aboiement, et il la fait sur-tout
entendre lorsqu’il éprouve quelque effroi, quelque inquiétude.
Nous devons faire remarquer une particularité que présentent nos Axis, qu’on
retrouve encore chez d’autres ruminants, et dont il est assez difficile de reconnaître
le motif; c’est un mouvement de la tête dans lequel l’animal la retourne
en arrière, tout en la portant en haut. On les voit quelquefois répéter à plusieurs
reprises ce singulier mouvement, et on l’observe chez les mâles comme chez les
femelles, chez les jeunes, comme chez les adultes.
Ces animaux ont le naturel de tous les autres cerfs ; ils sont très-timides lorsqu’ils
ne sont pas apprivoisés, et, dans le cas contraire, assez hardis, et quelquefois
méchants; mais le plus souvent ils sont confiants et doux, sans cependant
être affectionnés à ceux qu’ils connaissent et qui les soignent.
Buffon a donné une figure passable de l’Axis, et c’est celle que tous les autres
naturalistes ont copiée, quoique cet animal existât depuis fort long-temps en
Angleterre et en Hollande.
Le nom d’Axis a été pris de Pline, qui dit, liv. VIII, chap. 21 : « Qu’il y a dans
l’Inde une bête sauvage nommée Axis dont la peau est semblable à celle d’un
faon, mais marquée de taches plus blanches et plus nombreuses. » Belon l’a appliqué
avec doute à un cerf tacheté dont les caractères n’étaient pas déterminés,
et ce n’est que depuis Buffon qu’il a une signification précise; mais Buffon a
voulu rapportera cet animal les biches de Sardaigne des académiciens, qui
n’étaient vraisemblablement que des daines.
Nous donnerons la figure de l’Axis femelle dans la prochaine livraison.
Juin 1819.