Cependant on a découvert dernièrement à Sumatra et dans les forêts de la
province de Malaca, un Tapir qui ne diffère du Tapir » d’Amérique que par les
couleurs. C’est ce que nous apprend M. D ia r d dans un fort bon dessin accompagné
d’une description qu’il a adressés de Calcutta à mon frère, et dont la
publication doit intéresser tous les naturalistes. M. D ia r d est un élève du jardin
du Roi, qui a été conduit dans l’Inde par son amour pour l’histoire naturelle
et qui joignant à beaucoup de lumière et d’activité, un esprit juste et pénétrant,
doit enrichir la zoologie d’importantes découvertes.
Voici l’extrait de sa lettre :« Lorsque je vis, pour la première fois, à Barakpoor,
« le Tapir de Sumatra, dont je vous envoie le dessin, je fus très-surpris qu’un
« si grand animal n’eût pas encore été découvert; mais je le fus bien davantage
«encore en voyant à la société d’Asie une tête d’un animal semblable, origi-
« naire des forêts de Malaca, qui avait été envoyée à cette société le 29' avril
« 1806, par M. F a r g u h a r i e , gouverneur de cette province. «Ce Tapir, ajoutait
« dans une note M. F a r g u h a r i e , est aussi commun dans les forêts de la pénin-
« suie que le Rhinocéros et l’Eléphant. Les Musulmans ne mangent pas sa chair,
«parce qu’ils le regardent comme une espèce de cochon. Sa trompe est longue
«de sept à huit pouces dans les mâles adultes; il est noir par-tout, à l’excep-
« tion des oreilles qui sont bordées de blanc, et du dessus du corps qui est d’un
« gris-pâle. Le jeune est tacheté de blanc et de brun ». «Il est bien évident, con-
« tinue M. D i a r d , que le Tapir de M. F a r g u h a r ie est absolument le même que
«celui de Sumatra, et, d’après l’inspection de la tête que j’ai vue au cabinet de
«la société, qu’il ne diffère en rien pour la dentition, de celui d’Amérique. Le
«Tapir de la ménagerie de lord M o ï r a fut pris i l'y a deux ans par les Malais
« de Sumatra, auprès des montagnes qui avoisinent la côte occidentale de cette
« île ; il se trouvait avec sa mère qui s’échappa. » Il est très-apprivôisé et aime
« beaucoup à être caressé et gratté. L’extrémité de ses oreilles est bordé dé blanc;
«son dos, sa croupe, son ventre et ses flancs sont également blancs. Par-tout
« ailleurs i) est d’une couleur noire assez foncée. Quand il est debout, les doigts
« de ses pieds, qui sont comme dans le Tapir d’Amérique, (trois postérieurement
« et quatre antérieurement,) s’appuient entièrement sur le sol. »
Ses proportions sont les suivantes :
De l’extrémité antérieure de la mâchoire inférieure à la. partie antérieure
de la racine de l’o reille .................................................
A l’angle postérieur de l’oe i l , ......... ................. ....................
le plus grand diamètre de la t ê t e , ......................................
— — du c o rp s ,.........................................
sa hauteur, du talon aux épaules, était de....... ............. ............................. a 8 «
jet la longueur de sa q u eu e ................................................... .........................« a «
les oreilles avaient................................................................... ............................. « 5 «
enfin, l’étendue du ventre, entre les jambes, était de. ............................... f 6 «
Mars 1819.
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