LE SAJOU MALE.
Longueur du corps, de l'origine de la queue à l’occiput....................... 5 pouces 8 lignes.
— de la tête, de l’occiput au bout du nez................................... 2___ „ »
— de la queue.......................................................................................... g___ » »
Hauteur à la partie la plus éleyée du dos ............ ..................................... 3 _ I0 „
Voici ses couleurs :
Le derrière de la.tete, le cou, le dos, les côtés du corps, les cuisses, la
partie postérieure des jambes de derrière et le dessus de la queue , sont
d un brun-jaunâtre ; le ventre et les cuisses, en avant, ont cette même
couleur, mais plus pâle; le dessous de la queue est d’un jaune sale; le
sommet de la tête a une calotte noire ; le devant et les côtés de la tête , le
haut des bras, la face antérieure des avant-bras, le cou et la poitrine, sont
blancs. La face et les oreilles sont couleur de chair, les mains et les pieds
d’un noir-violâtre, ainsi que les testicules; le gland de la verge est presque
noir. Ces parties sont à-peu-près nues. Les yeux sont fauves.
Tous les poils de cet animal sont soyeux, longs, assez fournis, gris à leur base,
et, sur le reste de leur étendue, de la couleur dont nous avons parlé plus haut.
Les Sapajous ont quatre mains très-exactement conformées; mieux encore
que les Singes de 1 Ancien-Monde, parce que leur pouce des extrémités antérieures
est plus long. La queue est un accessoire des organes du mouvement;
elle se recourbe en-dessous et sert à l’animal pour s’accrocher et se suspendre.
Leurs dents sont au nombre de dix-huit à chaque mâchoire: quatre incisives,
deux canines et douze molaires à tubercules mousses. Les yeux sont diurnes
et semblables à ceux de l’homme; les oreilles ont également une entière ressemblance
avec les nôtres; les narines sont ouvertes sur les côtés du nez, dont
elles sont la seule marque extérieure. La langue est douce et les lèvres simples.
La paume des mains et la plante des pieds sont des organes du toucher très-
sensibles. La queue, étant velue par-tout également, n’est point un organe
du toucher, quoiqu’elle en soit un de mouvement. Les testicules sont renfermés
dans un scrotum extérieur, et la verge se termine par un gland qui ressemble
à une pyramide dont la base formerait le sommet du gland.
Ces animaux sont d’un naturel très-doux et très-affectueux ; se réunissant
naturellement en société, ils s’attachent vivement à ceux qui les soignent et
qu’ils ont l’habitude de voir. Quoiqu’ils aient de la vivacité, qu’ils soient très-agiles,
ils n’ont pas la pétulance des guenons; mais ils sont aussi malpropres qu’elles,
et ils ont toute leur lubricité. Ce sont des animaux qui ont besoin de chaleur
et qui sont bientôt malades de la poitrine lorsqu’on les expose au froid et à
1 humidité de nos hyvers. Ils aiment les fruits doux et sur-tout les insectes.
Leur grande délicatesse et la difficulté de réunir un mâle et une femelle du
même âge,-ont sans doute été cause qu’on ne les a pas encore vu se propager.
Les observations qui sont placées à la tête de cet article, font assez pressentir
quil serait difficile d’établir la synonymie de la variété que je viens de décrire.
Les figures que Buffon a publiées des Sajous bruns et gris, donnent une
idée très-exacte de sa physionomie, et il paraît se rapprocher du Sajou gris
par les couleurs. On trouve dans les Observations de Zoologie, de M. de
Humboldt, page 323, une discussion très-curieuse sur les Sajous.
Novembre, 1819.