■ I l I
ADDITION A LA DESCRIPTION
DU CHATI.
L o b igine du Chati ne nous étant point connue, et n’ayant pu retrouver cet
animal avec certitude dans les descriptions et les figures que donnaient les auteurs
des espèces de. Chats d’une taille et d’une robe analogues aux siennes, nous
lavons désigné par un nom nouveau, et nous nous sommes abstenu de parler de
synonymie à son sujet. Depuis j ’ai eu occasion de voir un second Chati vivant
quon avait amené en Europe du Brésil, où il avait été pris. Par là m’étant assuré
que cet animal était naturel à l’Amérique du sud, j ’ai pu rechercher avec confiance,
parmi les animaux de cette contrée, l’espèce à laquelle il appartient; et
pour établir sa synonymie, faire, sans m’exposer à entreprendre une vaine critique,
la part des négligences ou des erreurs qu’on aurait pu commettre dans les
descriptions ou les figures qui en ont été données.
Ce travail m’a fait voir que le Chati avait déjà été vraisemblablement représenté
quatre fois par dés figures, et qu’outre lés descriptions qui accompagnent ces
ligures, il y en avait encore une. Mais comment reconnaître cet animal dans les
unes et dans les autres, ayant de savoir qu’il était, comme les individus qu’elles
avaient pour objet, originaire des parties chaudes de l’Amérique méridionale ?
Buffon, qui peut-être l’a décrit et l’a fait représenter le premier sous le nom
de Jaguar, t. IX , p. 201, pl. 18, ne le connaissait que par un individu jeune
encore et conservé dans l’eau-de-vie, qui lui avait été envoyé de Saint-Domingue,
ou un vaisseau espagnol l’avait amené du continent voisin : aussi la description
que Daubenton en a faite annonce-t-elle, par son peu de précision, le mauvais
état de cet animal. La figure elle-même ne présente que des taches vagues et
indéterminées, telles qu’elles résultent ordinairement de l’action des liqueurs antiputrides,
qui tendent à resserrer toutes les parties, et de celle, plus fâcheuse
encore, de 1 empailleur, qui, cherchant à les ramener, change ordinairement leurs
rapports naturels.
Buffon me paraît encore représenter la même espèce dans le troisième volume
e ses Suppléments, pl. 3 9, sous le nom toujours inexact de Jaguar; et quoique
la ligure qu’il donne ait été faite d’après un animal vivant , elle n’est pas plus
H cIue la première, et aucune description ne l’accompagne, à proprement