Les allures du M o u f l o n sont la marche ou le galop, il boit en humant, et
mange quatre ou cinq livres de foin par jour. Il flaire ses aliments, et consulte
aussi son odorat pour découvrir de loin les objets qui l’inquiètent; son ouïe paraît
très-délicate, et sa vue assez bonne, sur-tout à un jour doux. Ce sont en
général des animaux peu délicats, qui ne demandent aucun soin particulier,
et qui se prêteraient par-tout aux expériences qui seraient encore nécessaires
pouï* constater d’une manière directe si en effet c’est à eux à qui nous devons
les moulons, ces animaux précieux qui ont exercé sur notre civilisation une si
grande influence.
Le M o u f l o n a souvent été amené sur le continent, presque tous les naturalistes
qui en ont parlé l’avaient vu, et quoique les figures qu’on en a eues jusqu’à
présent ne soient pas fort bonnes,' elles suffisent cependant pour le faire reconnaître.
Celle qu’on doit à G e s n e r , a les jambes trop longues, proportionnellement
au corps, le cou est trop relevé et les cornes ne sont point assez couchées
en arrière. Dans celle de B e l o n , qui donne au M o u f l o n le nom de T r a g é l a p h u s ,
le défaut des cornes est encore plus exagéré que dans celle de G e s n e r , et son
animal semble couvert d’un poil long et hérissé qu’il n’avait pas. B u f f o n a été
plus exact pour les proportions; mais à la maigreur du cou de son Mouflon, à
la petitesse de sa nuque, à la finesse de ses membres, on dirait qu’il n’a eu à
faire dessiner qu’un animal affaibli ou malade.
Décembre 1818.
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