Quelques naturalistes, et principalement Blumembach, avaient pensé que le
Zébu ne tirait pas son origine de la même soucbe que notre Boeuf domestique ;
mais une comparaison rigoureuse du squelette de ces animaux a montré à
M. G. Cuvier qu’il n’y avait aucune différence essentielle entre eux, et l’a convaincu
qu’ils appartenaient à la même espèce ; ce qui seulement resterait à
déterminer serait lequel de notre Boeuf ou du Zébu est le plus voisin de la
souche commune, si l’une de ces variétés est dérivée de l’autre, ou si elles se
sont formées parallèlement. Mais pour cela il faudrait d’abord connaître le Boeuf
dans son état naturel et sauvage, ce qui n’est point- encore. Au reste} il est plus
vraisemblable que nous avons tiré notre bétail de l’Asie, qu’il ne l’est que celui
de l’Asie est descendu du nôtre. La plupart des productions naturelles dont le
nations européennes ont su se faire tant de richesses, ont su employer à tant
d’usages, et que les peuples des contrées qui les produisent paraissent apprécier
si peu, viennent en effet du midi de cette partie de l’ancien Monde. Il
semble que la Nature, qui refusait à nos climats ses dons les plus précieux,
ait voulu nous accorder en dédommagement l’intelligence qui sait les multiplier
et sur-tout en jouir.
La variété du Zébu présente elle-même plusieurs autres variétés : il y en a
dune taille elevée et dune très-petite taille; les uns ont des cornes, d’autres
des cornes qui, dépourvues de noyau osseux, sont mobiles, et d’autres encore
qui en sont tout-à-fait privés ; la plupart n’ont qu’une bosse et d’autres en
ont deux, etc. ; et ces différentes races sont répandues en Asie depuis la Perse
jusqu’aux Moluques, et depuis l’Arabie jusqu’à la Chine; et sur toute la surface
de 1 Afrique, depuis le Sénégal jusqu’au cap de Bonne - Espérance. L’individu
dont nous donnons la figure venait de l’Inde ; il avait la taille et les proportions
d’une Vache moyenne, comme il en avait tous les caractères essentiels,
ainsi que nous le verrons en parlant de notre Boeuf domestique. Il ne se faisait
remarquer que par la loupe de ses épaulés et par ses cornes recourbées en
avant. Sa couleur était généralement d’un blanc-grisâtre, et son poil, entièrement
soyeux, était très-ras, et de la même nature que celui de nos Vaches. Cette
race se reproduit chez nous, et même elle s’accouple, et donne des individus
féconds avec nos races de Boeufs domestiques.
A v ril 1820.