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LE MACAQUE.
B u f f o n est le seul auteur, je crois, qui ait décrit l’espèce du M a c a q u e ,
d’après des individus vivants, et qui en ait donné des figures; mais comme il
n’avait eu sous les yeux que deux mâles, l’un adulte, et l’autre jeune, en comptant,
comme on doit le faire, son Aigrette pour un M a c a q u e , il n’a pu en
présenter qu’imparfaitement l’histoire , et d’autant plus qu’ayant confondu ce
singe avec d’autres espèces, il lui a attribué des caractères fort étrangers.
. Je vais donner successivement la description d’un mâle et d’une femelle adultes,
d’une femelle au moment de sa naissance, d’un individu mâle dans sa deuxième
année, et d’un autre mâle d’environ trois ans.
Le M a c a q u e mâle adulte aies proportions suivantes :
De l’origine de la queue au bout du musëau i pied 8 pouces.
Longueur d e là qu eue .................. i 7
Hauteur du train de devant.’ ............................ 1 4
— de derrière. . . " . ’ 1 4
Toutes ses formes sont lourdes ei trapues , et sur-tout aux parties antérieures;
il a la tête large, aplatie en dessus, et très-forte à proportion du
corps; le museau est court, obtus, le nez plat, et une forte crête, qui s’avance
au-dessus des sourcils, couvre les yeux; les doigts sont réunis par une membrane
jusqu'à la deuxième phalange. Il se tient à quatre pattes, ou assis sur les
callosités de ses fesses, mange dans l’une ou l’autre de ces attitudes, soit en
portant les aliments à sa bouche avec ses doigts, soit en les ramassant avec'sa
bouche elle-même; avant d’avaler, il remplit toujours ses abajoues, et il boit en
humant; il dort couché sur le côté et reployé sur lui-même, la*tête entre les
jambes ou assis, avec le dos courbé et la tête appuyée sur la poitrine. Sa voix
est un cri rauque qui peut éclater dans la colère avec beaucoup de force; mais
lorsqu’il n’exprime qu’un sentiment paisible, il fait entendre un petit sifflement
assez doux. Ses caractères génériques, c’est-à-dire ceux que l’on tire des organes
des sens, du mouvement, et de la mastication, sont en tous points semblables
à ces mêmes organes chez le Magot que nous avons décrit dans la précédente
livraison; c’est pourquoi nous nous dispenserons de répéter ces détails, devant
en traiter de nouveau dans nos généralités sur les espèces de ce genre.
Les couleurs du M a c a q u e , sur toutes les parties supérieures du corps, résultent
du mélange d’un jaune doré, avec du noir sur un fond gris, c’est-à-dire
que son pelage ¡a une teinte1 brun-verdâtre, un peu pâle; toutes les parties inférieures
sont d’un gris-blanchâtre, ainsi que le côté interne des membres. La