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LE TOQUE MÂLE.
C et animal est vraisemblablement le Bonnet Chinois de Buffon* mais nous avons
suivi, dans la dénomination que nous lui avons donnée, le travail de M. Geoffroy
Saint-Hilaire (Annales du Muséum, t. XIX), qui a réservé le nom de Bonnet
Chinois à un Macaque distinct du Toque par des couleurs assez différentes, et
qui, au lieu d’être prises dans les teintes verdâtres, sont prises dans les teintes
brunes. Ces différences caractérisent-elles des espèces ou de simples variétés?
c’est ce qu’il serait assez difficile de décider d’après le petit nombre de ces Singes
qu’on a eus à examiner.
Buffon a réuni dans le même article l’histoire de son Bonnet Chinois et de son
Malbrouk, à cause de la grande ressemblance que ces animaux avaient entre eux*
et ce rapprochement, de la part d’un aussi grand naturaliste, doit faire fortement
soupçonner d’erreur l’application du nom de Malbrouk à la Guenon, que nous
avons fait connaître sous cette dénomination, en suivant l’exemple de nos maîtres,
et que Scopoli avait déjà représentée sous celle de Oynosuros. En effet, lorsqu’on
compare notre figure du Malbrouk à celle du Toque,,on voit qu’il n’y a entre
eux aucune ressemblance propre à les rapprocher aussi intimément que l’a fait
Buffon* et le museau allongé du second, son front plat et ridé, ses yeux
enfoncés sous des sourcils saillants, même dans les jeunes individus, font présumer,
de plus, que le Malbrouk de Buffon, qui devait nécessairement avoir
une grande partie de ces caractères, ne nous est point encore connu $ car les
seuls Singes qui les possèdent ont les poils du sommet de la tête divergents, et
le véritable Malbrouk ne les a point disposés de la sorte. Ces Singes venaient
des parties méridionales de l’Asie, et ce sont ceux de ces contrées qu’on voit le
plus rarement en Europe* il paraît d’ailleurs que notre Malbrouk vient d’Afrique.
L’espèce du Toque se trouve principalement à la côte du Malabar. M. Housard
officier de Marine, dont j’aurai souvent occasion de parler dans cet ouvrage
l’a rencontrée en grande abondance dans cette partie de l’Inde, d’où il en a
ramené un mâle et une femelle. Depuis quelques années on voit plus communément
cette espèce qu’on ne la voyait autrefois* j ’ai eu souvent occasion de
l’observer et de la décrire, et tous les individus que j ’ai examinés se ressemblaient*
leurs couleurs étaient les mêmes* aucun n’approchait de cette teinte
brune du Bonnet Chinois de M. Geoffroy. Celui qui fait l’objet de cet article est
encore jeune * mais il commence à approcher de l’état adulte, et tout annonce
que sa taille égalera celle du Magot et du Macaque : il a i 3 pouces de l’origine