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SINGE A QUEUE DE COCHON.
E n terminant mon article du Maimon ou Rhésus, de cette espèce de Macaque
à laquelle M. G. Cuvier soupçonne qu’appartient le Maimon de Buffon, je disais :
« Lorsqu’on connaîtra mieux les espèces du genre Macaque, on décidera si celle
» qui fait l’objet de cet article doit conserver le nom de Maimon ou perdre défi-
» nitivement celui de Rhésus. » Je puis affirmer aujourd’hui que ces noms désignent
deux espèces, et que le Rhésus est essentiellement distinct du Maimon.
En effet, Daubenton rapporte que le gland de ce dernier diffère de celui de la
plupart des autres Singes par la forme de son extrémité, qui se termine par trois
tubercules, dont deux sont oblongs et placés sur les côtés, et le troisième
arrondi, plus petit que les deux autres et placé sur le devant. Jusqu’au moment
où j’ai eu en ma possession un Toque mâle adulte, je n’ai pas pu me faire une
idée nette de cette description. Aujourd’hui, je vois que le Maimon a le gland
de la verge semblable à celui de ce Toque ; e t, par conséquent, qu’il diffère
spécifiquement du Rhésus, qui, sous ce rapport, ressemble tout-à-fai t au M acaque
proprement dit, et au Magot. Ainsi, les deux animaux auxquels j ’ai donné le
nom de Maimon doivent incontestablement porter celui de Rhésus. Maintenant
il s’agirait de décider si, comme le pensait Buffon, son Maimon appartient à la
même espèce que le Singe à queue de Cochon d’Edwards. J’avoue qu’il y a
beaucoup de vraisemblance en faveur de cette opinion, sur laquelle cependant
je n’ose encore me prononcer définitivement ; mais j’espère être dans le cas de
le faire dans mon article général sur les Macaques. Jusqu’alors je désignerai cet
animal par le nom que lui a donné Edwards, qui, le premier, l’a fait connaître.
J’ai déjà possédé trois individus de cette espèce : un mâle et une femelle
adultes qui se sont reproduits, mais dont on ne fit point de dessin, et qui ne
furent décrits qu’imparfaitement 5 et celui, très-jeune, que je fais représenter
aujourd’hui, et à la description duquel je joindrai les observations qui furent
recueillies sur les premiers.
La couleur générale de ce Singe est d’un blond-foncé verdâtre, résultant
d’anneaux noirs et jaunes qui recouvrent la partie visible des poils ; leur moitié
inférieure est grise. Le milieu du sommet de la tête, dans une largeur de deux
à trois doigts, est noir, et cette couleur descend sur le cou, le dos et la queue,
mais en prenant une légère teinte verdâtre. Cette teinte couvre les épaules,
devient plus jaune et presque fauve sur les avant-bras. Les cuisses sont verdâtres
comme les épaules, mais avec un mélange de gris; les joues, le dessous du