la forme de la pupille. L’oreille, très-simple aussi, est petite, pointue et
cachée dans les poils. La langue est fort douce, peu extensible, et la lèvre supérieure
fendue. Les narines sont ouvertes sur les côtés d’un mufle très-déve-
loppé. Les organes de la génération , tout-à-fait semblables à ceux des autres
didelplies , consistent, chez le mâle, en un scrotum très-pendant et une verge
dirigée en arrière; et chez la femelle, en un vagin très-simple et une poche
abdominale où les mamelles sont contenues et où les petits prennent leur premier
accroissement.
Le pelage est rude , assez épais et composé de poils longs beaucoup plus
minces à leur moitié inférieure qu’à leur moitié supérieure, où ils s’aplatissent;
les uns sont onduleux, et c’est le plus grand nombre; d’autres, en très-
petite quantité, sont lisses. Cest la seule différence que j’aie pu observer
entre les poils de cet animal. Les premiers seraient-ils de nature laineuse, et
les autres de nature so’yeuse? c’est ce que je n’ai pu constater. De fortes moustaches
garnissent la lèvre supérieure, les côtés des joues et le dessus des yeux.
Ils n’ont point fait entendre de voix.
La couleur est généralement d’un gris-brun un peu plus pâle sous le cou et
autour des oreilles que sur les autres parties du corps; et cette couleur résulte
de poils couverts d’anneaux alternativement gris et bruns. Il en est cependant,
mais en très-petit nombre, qui sont entièrement bruns. Les poils de la
tête, derrière les oreilles, vont en divergeant, et forment une espèce d’auréole.
Ces animaux vécurent peu. Ils étaient apprivoisés; mais ils paraissaient êtrt
plutôt habitués à la présence des hommes, qu’ils ne paraissaient les distinguer
et les connaître. Tous leurs mouvements étaient d’une extrême lenteur; ils semblaient
peu occupés de ce qui se passait autour deux: on les emportait, et
ils se laissaient emporter sans résistance: on les posait à terre, ils n en allaient
pas plus vite; les coups même ne paraissaient exciter en eux ni crainte ni colère.
Je ne crois pas qu’on puisse rencontrer jamais un animal plus passif.
Dans leur état naturel, ils fouissent et vivent dans des terriers, mais on ne
connaît rien sur leurs moeurs dans cet état.
Péron,dans la relation du voyage des découvertes aux terres australes (T.I,
p. 467 ) , nous apprend que la chair du Wumbat est tendre et délicate, et
qu’on rencontre cet animal, aussi familier qu’un chien, dans les cabanes des
pêcheurs anglais. Des animaux d’un naturel aussi apatique, et sur-tout aussi
facile à apprivoiser, se'reproduiraient certainement en domesticité; et notre
climat différé assez peu de celui où ils se trouvent naturellement pour quon
dût tenter de les importer en Europe, où l’on pourrait en former des garennes.
M. Le Sueur en a donné une figure dans l’atlas de l’ouvrage que npus
venons de citer, où l’on voit une femelle avec ses petits, qui a une teinte
d’un jaune-sale , et un autre individu qui est gris d’ardoise. Le gris-jaunâtre
serait-il la couleur propre aux femelles? Le cabinet du Muséum d Histoire
naturelle contient un individu, plus grand que les autres, aussi gris-jaunâtre,
et qui paraît avoir été femelle.
C’est cet animal qui constitue le genre Phascolome de M. Geoffroy, et
l'Ursine opossum de Shaw. L’on trouve aussi la figure de la dépouille d un
Wumbat dans les Mémoires de l’académie de Petersbourg de i 8o3 à 1806,
fig. 17 ; mais la description qui y est jointe est celle d’un autre animal.
Septem bre, 1819.