LE OUISTITI ET SON PETIT.
L w o s s ib u .ité où l’on est d’observer sur des animaux libres et sauvages les
circonstances de leur accouplement et dé leur reproduction, nous laisserait
toujours dans l’ignorance la plus profonde sur tout ce qui a trait à ces phénomènes
importants, sans nos Ménageries où, en réunissant ces animaux sous
nos yeux, et en les plaçant dans des conditions convenables, nous parvenons
quelquefois à les voir s’unir et se propager.
Cest ainsi que nous avons pu faire connaître quelques circonstances de la
reproduction des macaques, des makis à fronts blancs, des cerfs de Virginie, etc
et que nous pourrons, dans cet article, en rapporter aussi quelques-unes sur la’
propagation des Ouistitis.
Deux de ces animaux ayant été réunis vers la fin de septembre 1819,
quoiqu’assez imparfaitement apprivoisés, ne tardèrent pas à s’accoupler- là
femelle conçut et mit bas, le 37 avril 1819, trois petits, un mâle et deux
femelles très-bien portants; mais il n’a pas été possible de fixer la durée de
la gestation, parce que ces animaux s’accouplèrent presque jusqu’au moment
de la naissance des petits. Ceux-ci en venant au inonde avaient les yeux ouverts
et étaient revêtus d’un poil gris-foncé, très-ras, et à peine sensible sur la
queue ; ils s’attachèrent aussitôt à leur mère, en l’embrassant, en se cachant
dans ses poils; mais avant qu’ils tétassent, elle mangea la tête à l’un d’eux.
Cependant les autres prirent la mamelle, et, dès ce moment, la mère leur
donna ses soins que le père partagea bientôt. Tout ce qu’Edwards dit d’une
paire de ces animaux qui produisirent en Portugal, j’ai pu l’observer sur ceux
dont je parle. Lorsque la femelle était fatiguée de porter ses petits, elle s’approchait
du maie, jetait un petit son plaintif, et aussitôt celui-ci les prenait avec ses
mains, les plaçait sous son ventre ou sur son dos, où ils se tenaient eux-mêmes,
et il les transportait ainsi par-tout jusqu’à ce que lé besoin de téter les rendit
inquiets; alors il les rendait à leur mère, qui ne tardait pas à s’en débarrasser
de nouveau. En général, le père était celui des deux qui en avait le plus
de soin. La mère ne montrait point pour eux cette affection vive, cette tendre
sollicitude que la plupart des femelles ont pour leurs petits. Aussi le second mou-
rut-il au bout d’un mois, et le troisième ne prolongea sa vie que jusqu’à la mi-
juin; depuis les premiers jours de ce mois, sa mère, ayant éprouvé de nouveau
les besoins du rut, avait fini par perdre son lait. C’est ce dernier que nous
avons fait représenter à l’âge de vingt-sept "jours.
La femelle était un peu plus grande que le mâle, mais elle lui ressemblait