à la face antérieure des jambes de devant et aux jambes de derrière, d’un beau
fauve cannelle , et quelquefois alors on voit le long de l’épine, et sur-tout à la
croupe, une ligne de taches plus pâles que le fond, comme chez le C e r f commun
; en hiver ils sont d’un gris très-agréable. Le ventre, la face interne des pieds
de devant et de la partie supérieure des cuisses, les fesses, le dessous de la
gorge, l’extrémite de la mâchoire inférieure et le dessous de la queue sont
blancs. Le chanfrein tire sur le gris ; le bout du museau est brun foncé avec
deux petites taches noires sur la lèvre supérieure. Le tour de l’oeil est brun, et
cette couleur est elle-même environnée d’un cercle blanchâtre. Le bout de la
queue, en-dessus, est noir, le reste est comme le dos; les bois sont grisâtres
et les sabots noirs.
Le pelage de ce bel animal est doux et serré, et non point sec et cassant
comme celui du C e r f commun; en hiver une bourre grise est cachée sous
les poils soyeux , et en tout temps ces derniers poils sont plus longs au cou
quaux autres parties du corps, ils sont extrêmement .courts sur les membres
et sur la tête. Les sens, les organes du mouvement et ceux de la génération
sont, à tous égards, semblables à ceux du C e r f commun. La pupille est
transversale, et a la forme d’un carré long; on voit, à l’angle interne de l’oeil,
un ph de la peau, semblable à un larmier; les naseaux sont séparés par un
muffle; la langue est douce; la conque externe de l’oreille est en cornet pointu,
simple et sans plis; la verge et les testicules sont pendants , et les, mamelles,
situées entre les jambes de derrière, n’ont que deux mamelons; le? pieds sont
fourchus avec des ergots; les dents molaires et incisives sont comme celles de
tous les autres ruminants; mais le C e r f de Virginie n’a point de canines ou
de crochets comme le C e r f commun. Sa voix est analogue, mais moins
forte que celle de ce dernier C e r f , et il ne la fait guère entendre que pendant
le rut. La mue du pelage d’été se fait au mois d’octobre, et celle du pelage
d’hiver au mois de mars et d’avril; les bois se découvrent en • septembre, et
tombent généralement dans le courant de février; le rut a lieu en novembre
et décembre, et les petits naissent en juillet et août, après neuf mois de gestation,
couverts de taches blanches sur un fond fauve-brun , avec un bouquet
de poils noirs vers le milieu du pied de devant. Ces jeunes animaux portent
environ.un an leur livrée; c’est pendant ce temps que leur allaitement dure-
et les mâles perdent leur premier bois qui n’est qu’une dague droite, de cinq
à ¿six pouces, vers le dix-huitième ou le vingtième mois de leur naissance ■ il
avait mis à-peu-près un an à croître. Ces bois ont six à huit lignes de diamètre
à leur base, où ils sont garnis de quelques perlures. Les secondes têtes
ne sont pas beaucoup plus grandes que les premières , et leur diamètre à la
base n’est que d’environ un pouce, mais elles changent de direction et ont un
premier andouiller : après s’être dirigées un peu en arrière, elles se recourbent
un peu en avant et en dehors ; l’andouiller, de quinze lignes, naît à la face
interne de la perche, à seize lignes environ de là meule, et en s’élevant obliquement.
Les perlures et les'gouttières sont sensibles, sans être nombreuses. La
troisième tête, ou le bois de la quatrième année de l’animal, a huit pouces,
à-peu-près, de longueur, en suivant ses courbures. Après s’être dirigé en arnère
et en dehors jusqu’au premier andouiller, il se courbe en avant et en
dedans jusqu’au second, d’où il se porte de nouveau un peu en dehors
Le premier andouiller a treize lignes , et il garde la situation et la direction
que nous lui avons vues dans la deuxième tête; le second, qui naît à
la partie postérieure de la perche, se dirige en arrière en s’élevant obliquement,
et sa longueur est de trois pouces et demi. Le bois de la cinquième
année ne diffère du précédent que par plus de grandeur et de grosseur, et par
un andouiller de plus, à la partie postérieure de la perche ; du reste, cette
perche conserve sa courbure en avant, et les premiers andouillers, leur situation
et leur direction. La cinquième tête, la dernière que j’ai vue, ne différait
de celle de l’année précédente que par plus de volume et d’étendue dans
ses différentes parties. Cependant le bois qu’a fait représenter P e n s a n t est en
outre fourchu à son extrémité, et M. Rose en a rapporté un qui a trois andouillers
postérieurs. Il ne paraît pas que ces bois soient jamais très-chargés
de cçs rugosités qu’on nomme, en terme de vénerie, perlure , gouttières et
pierrures.
Le genre de vie de ces animaux était semblable à celui des autres C e r f s ;
ils étaient très-timides j la moindre chose extraordinaire les effarouchait. Cependant
ils avaient pris quelque confiance dans les personnes qui leur portaient
la nourriture, et quoiqu’ils ne s’en laissassent pas toucher, ils ne les fuyaient
pas. Une seule femelle s’était tout-à-fait apprivoisée, et suivait avec confiance
ceux de qui elle espérait obtenir quelque chose.
Ces C e r f s avaient été envoyés en France de la Martinique; leur espèce est
répandue dans le nord de l’Amérique méridionale, et dans une grande partie
de l’Amérique septentrionale, cependant elle ne paraît pas remonter au-delà du
Canada, ni descendre plus bas que l’Orénoque. Elle est susceptible de se naturaliser
en Europe, dont elle supporte très-bien les hivers, et où elle se reproduit
comme les espèces indigènes. Au dire de P e n s a n t on fait un grand commerce
de sa peau, et sa.qhair est une des principales nourritures des sauvages.
Il est assez vraisemblable que c’est de ce C e r f que les Anglais ont entendu
parler, sous le nom de Daim rouge.
Voici les principales dimensions de l’individu que nous avons fait représenter.
Hauteur ou train de d e v an t,.................................................3 pieds. -
— ou train de derrière......................................................3 3 pouces.
Longueur, du bas du cou à l’origine de la queue, . . . a g
S a S S - de la q u e u e , ............................................................................... IO
— du cou, des pattes de devant au-dessous de la gorge, i 8
— de la tè te , de l’occiput au bout des naseaux, . . . i »
Janvier i8 iq .