et celles du dessus des yeux noires. Cette espèce de chat n’a qu’une seule espèce
de poils, les soyeux qui sont durs et épais. Sur le dos, leur longueur n’excède pas
six lignes ; mais sous le ventre ils ont plus d’un pouce, et dans cette partie ils
sont beaucoup plus doux et plus flexibles que dans les autres.Voici ses dimensions
principales.
Longueur de l’origine de la queue à l’occiput................... a pieds 9 pouces.
— de la tète, de l’occiput au bout du museau.. . « 7
Hauteur à l’épau le. ..................................................................... 1 ®
;— à la croupe............................................................... ■ • I §
Longueur de la queue................................................................... 1 10
C’est par ces caractères seuls que le Cougouar peut être distingué des autres
chats diurnes. Ainsi tout ce que nous avons dit de la structure des organes à
l’article du Serval lui convient entièrement, excepté qu’il n’a pas les oreilles et la
partie dénuée de poils à l’angle interne des yeux aussi grandes.
L’individu que j’ai fait représenter avait été amené en France par l’expédition
de Baudin, et par les soins de Peron et de M. Le Sueur, auxquels l’histoire
naturelle a dù d’ailleurs tant d’autres richesses. Il n’avait rien de féroce; mais
il n’était familier qu’avec son maître ; celui-ci seul pouvait le toucher et lui
faire des caresses que cet animal recevait comme le chat domestique, en faisant
entendre le bruit particulier qu’on connaît, et en se frottant sous la main qui lui
était présentée; toute autre personne lui inspirait de la défiance, et si l’on s’en
approchait, il menaçait en criant et en soufflant exactement encore comme le
chat domestique. Ce Cougouard, qui était arrivé adulte à notre ménagerie, y a
vécu quinze ans, mangeant de quatre à six livres, de viande par jour et en un
seul repas. Nous en avons possédé de plus jeunes, qui avaient tout le corps, mais
sur-tout les cuisses, couverts de taches rondes d’une teinte un peu plus foncée
que celle du pelage, et qu’on apercevait principalement lorsqu’on regardait l’animal
de côté. Ces taches s’effacaient avec le temps ; elles étaient la livrée du
jeune âge.
Lorsqu’on cherche à établir la synonymie de cette espèce, on est conduit à supposer
qu’il y a plusieurs races de Cougouars en Amérique, si ce n’est plusieurs
espèces. L’individu décrit par Daubenton était entièrement semblable au nôtre;
mais il n’en est pas tout-à-fait de même de l’individu décrit par Dazara ; il paraît,
au reste, certain qu’il porte dans une grande partie de l’Amérique du sud le nom
de Cuguacuara, ou Cuguacuarana, duquel Buffon a tiré par contraction celui de
Cougouar.Pison,Margrave, Barrère,en parlent sous ce nom, et beaucoup d’autres
voyageurs en ont aussi fait mention. Mais aucun ne donne des détails aussi circonstanciés
sur les moeurs de ces chats roux que Dazara (Animaux du Paraguay, 1.1,
p. i 33), qui les nomme Gouazouara.Le Cougouar est le Felis concolor des auteurs
systématiques. La figure que Buffon a donnée de cet animal (t. IX, f. 19) est
fort exacte; c’est elle que Schreber et Shaw ont copiée; mais le premier l’a recouverte
d’une couleur beaucoup trop sombre ; on reconnaîtrait mieux un Cougouar
dans son Felis discolor, pl. CIV, B. Jusqu’à présent on nen avait point eu
d’autres.
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