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LE MAKI ROUX FEMELLE.
C ’ e s t à Péron , naturaliste de l’expédition aux terres australes commandée
par Baudin, enlevé si jeune à la science et à ses amis, et dont la mémoire,
honorable et chère, sera toujours accompagnée de tant de regrets, que l’Histoire
naturelle doit véritablement la connaissance de cette belle espèce de Makis.
Commerçon, il est vrai , en avait fait un dessin pendant son séjour à Madagascar;
mais ce dessin était resté enseveli dans ses papiers, envoyés à Paris après sa
mort, et l’on n’y fit attention que lorsque Péron, à son retour, eut montré les
dépouilles de cet animal. C’est que cette figure n’était accompagnée d’aucune
note, d’aucune description qui attestât l’existence de l’espèce qu’elle représentait;
et les voyageurs commettent trop souvent la faute de ne point joindre de descriptions
aux objets qu’ils dessinent, ou de ne point dessiner les objets qu’ils
décrivent; ils résulte delà que leurs travaux sont presque entièrement perdus,
lorsqu ils ne peuvent pas y mettre eux-mêmes la dernière main ; en effet rien
nindiquant à ceux qui leur succèdent l’origine de leur dessin, et rien ne faisant
connaître avec assez d’exactitude les objets de leurs descriptions, les uns
et les autres restent inutiles jusqu’à ce que quelque circonstance nouvelle en
fasse apprécier la valeur et permette d’en faire usage.
L’individu femelle dont je donne la figure, et que notre ménagerie possède
encore, a été amené en France par un bâtiment marchand qui avait touché
a Madagascar ; il n’est conséquemment encore que le troisième qui ait été vu
par les naturalistes, et c’est la première fois qu’un Maki roux est figuré. Malheureusement
la figure que nous donnons ne fera pas connaître tous les caracteres
de l’espèce, si, comme il est à présumer d’après nos observations sur
dautres Makis, les mâles de cette espèce différent des femelles par quelques-
unes de leurs couleurs.
Quoiqu’il en soit, la femelle que nous avons sous les yeux est un des plus
beaux Makis qu’on connaisse, par sa grande taille, par le brillant de ses couleurs
et par leur opposition. Il a toute l’organisation principale des autres Makis;
ainsi nous ne répéterons pas ce que nous avons déjà dit à ce sujet à l’article'
du Maki à front blanc; ses couleurs seules le distinguent des espèces du même
genre. Toutes les parties supérieures de son corps, c’est-à-dire le dos, les côtés
du corps et ceux du cou, le dessus des cuisses, des jambes et des bras, le
sommet et les côtés de la tête sont d’un beau roux-marron. La queue toute
entière, le ventre, la poitrine, le dessous du cou, la face interne des membres,
la peau du visage et celle des quatre mains sont du noir le plus foncé ; et une
arge tache blanche couvre la nuque; une autre tache transversale, de même