a LA HYENE RAYÉE.
sens, ceux du mouvement et ceux de la génération. Ce qui est propre à cette
espèce l’est également, et sans nulle exception, à celle que je décris. Je ferai
seulement remarquer que les oreilles ont deux replis à leur base, lun au
bord interne, l’autre au bord externe.
La voracité de cet animal, le goût qui le forte naturellement à; préférer la
chair des cadavres à une proie vivante, et à déterrerïes morts, lui a fait une
réputation de férocité qui n’est point fondée. L’individu dont je parle et qui
d’abord entrait en fureur dès qu’on l’approchait, à cause des mauvais traitements
que les gardiens lui avaient faitéprouver, était ensuite devenu d’une douceur
remarquable; on pouvait entrer impunément dans sa loge, il s’approchait même
pour caresser les personnes qu’il connaissait, et le pain était une nourriture
qui paraissait lui être agréable. Sans la crainte d’effrayer le public prévenu
contre la nature de cette espèce, 011 aurait pu donner à notre Hyène la même
liberté qu’à un chien. Il paraîtrait donc que la Hyène rayée ressemble encore
à la Hyène tachetée par le caractère et les dispositions intellectuelles; car nous
avons vu que cette dernière était devenue domestique au Cap-de-Bonne-Espé-
rance; et nous devons faire remarquer i c i , que réduite à cet état, elle doit
donner aux hommes des services qu’ils ne pourraient tirer du chien , au
même degré. Le chien est un animal diurne qui ne voit pas très-bien dans
une grande obscurité, et la Hyène, au contraire , est organisée de manière
à voir beaucoup plus distinctement la nuit que le jour. ^
On a trouvé suffisamment de différences entre les Hyènes rayées, pour qu’elles
aient été remarquées, soit comme devant conduire à faire-plusieurs espèces de
ces Hyènes, soit comme propres seulement à donner des idées plus justes de
l’espèce que nous décrivons. Le cabinet du Muséum d’Histoire naturelle contient
deux Hyènes à rayes transverses, qui différent assez de celle qui fait
l’objet de cet article; l’une a le fond du pelage d’un fauve .clair, avec des taches
de la même couleur, mais plus foncées; l’autre est d’un brun très-foncé avec
quelques légères bandes grises et noires; et Bruce a cru devoir distinguer a
Hyène de Syrie de celle de Barbarie. Des observations nouvelles sont nécessaires
pour faire apprécier la nature de ces différences et l’importance plus
ou moins grande qu’elles peuvent avoir.
Malgré la facilité avec laquelle la Hyène rayée s’apprivoise, on ne peut douter
qu’abandonnée à elle-même dans la nature, elle n’acquière une grande férocité.
Le besoin qu’elle a de chair corrompue la rapproche de nos habitations,
et les ennemis qu’elle se trouve par-là sans cesse dans 1 obligation de fun
ou de combattre, ont dû contribuer, sur-tout , à développer en elle ce carac
tère farouche et cruel. Quoi qu’il en soit, en Orient on la voit de nuit
parcourir les environs des villes, et pénétrer même dans leur intérieur pour
se repaître des débris d’animaux qu’elle peut rencontrer; et il nest pas
rare de trouver acharnés sur le même cadavre des chacals., des Hyènes,
des chiens et des vautours, qui, pressés de se repaître,, vivent en paix jus-
ques au moment où la part devient trop petite pour l’avidité de chacun d’eux.
Comme nous l’avons dit, les A n c i e n s connaissaient la Hyène rayée. Anstote
(\Hist. des anim., liv. VI et VIII, ) , -Pline ( liv. VIII et XXVIII. >, .Ælien ,( hv.
VI. } , Oppien ( chant III. ) , en parlent. Les modernes la virent aussi, mais
ils ne reconnurent pas son identité avec celle des Anciens. Belon donne le
nom de Hyene a la civette, et la véritable Hyène porte chez lui I d!
m,nation étrange de Loup-marin. Nous avons dit q u e u ta it Busbec Ï B
pfer qui les premiers avaient reconnu la Hyène des Anciens
On a de cet an,mal plusieurs figures: d’abord eelle du loup-marin de Belon
H H H f l i Aldr° vande’ JonS‘ ° " ’ incorrecte. Buffon en a donné deux; une fH T IKXæ mnp|fer en dorme une , “ -’
ment dessinée et beaucoup trop haute du train de’ d " f rOSSlere'
c supp. t . ni, p,. 46. ); upn pepu moines ™ ¡fl§§SlIa deuf me
Une des plus exactes, est celle d’Oudri, copiée par Schreber °P .medleure’
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avait donné l’histoire. Menagene, et M. G. Cuvier en
Septembre, 1819.